viejo lobo de mar

Un poème que j'aime
Pour les hispanophones

Et une tentative de traduction dont on voudra bien pardonner la faiblesse -traduttore traditore- hélas!

de José Ángel Buesa
VIEJO LOBO DE MAR
 
Viejo lobo de mar, de sed sorda y violenta:
el humo de tu pipa tiene olor a tormenta.
 
Si relatas tus viajes ya nadie te hace caso,
porque siempre naufragas en el fondo de un vaso,
 
y cada travesía concluye como empieza:
en espuma de mar o espuma de cerveza.
 
Viejo lobo de mar: quédate en tu navío,
y escupe hacia la noche tu rencor y tu hastío.
 
La tierra te rechaza, viejo lobo sediento,
pues ya, como las velas, perteneces al viento;
 
y la mujer desnuda que adorna tu tatuaje
hoy duerme con un hombre que no se va de viaje.
 
El amor es un surco que florece o se cierra,
y tú, al vencer el mar, naufragaste en la tierra.
 
No, viejo navegante: quédate en tu navío,
y llena de humo amargo tu corazón vacío,
 
y esconde, en una risa de dientes incompletos,
la pesadumbre inmensa de tu vejez sin nietos.
 
Vuélvete a tu guarida, lobo de pelo cano,
para morir la muerte del que ha vivido en vano;
 
¡y córtate esa mano que no supo sembrar,
porque ya, para siempre, perteneces al mar!




VIEUX LOUP DE MER
 
Vieux loup de mer, à la soif sourde et violente :
la fumée de ta pipe a l’odeur de tourmente.
 
Raconte tes voyages, nul n’en a rien à faire,
puisque, tu fais toujours naufrage au fond d'un verre,
 
et chaque traversée meurt de même manière :
en écume des mers ou en mousse de bière.
 
Vieux loup de mer : reste donc sur ton navire,
 Et crache vers la nuit ta rancune et ton ire
 
 La terre te refuse, vieux loup pantelant,
 puisque, comme les voiles, tu appartiens au vent ;
 
 Et cette femme nue ornant ton tatouage
 S’endort avec un homme qui jamais ne voyage
 
L'amour est un bouton qui éclot ou s’altère
 Et à vaincre la mer, tu t’es perdu sur terre.
 
Non, vieux navigateur : reste sur ta galère,
 et emplis ton cœur vide de pensées amères,
 
 et cache, dans un rire où il manque des dents
Ton immense chagrin de vieillard sans enfants.
 
 Vieux loup aux cheveux blancs, retourne au vent marin,
Pour mourir de la mort de qui vécut en vain ;
 
Et coupe cette main qui n’a pas su semer,

Car, vois-tu, à jamais, tu appartiens à la mer !

Jaufré Cantolys a écrit:"Et il pleurait en regardant la mer sans moisson" (Homère, Odyssée)

Superbe remarque Jaufré!
En un seul vers tu nous rappelles qu'Ulysse n'était pas un marin mais un homme de la terre que le destin a emmené sur la mer bien plus longtemps qu'il ne l'avait prévu et qu'il ne l'aurait voulu.
Et le poète n'a peut-être pas tout à fait raison quand il écrit
"Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage". l 
Il ne me semble pas qu'il ait eu beaucoup de plaisir à voyager!
Tu me diras, il n'avait qu'à pas se mettre les Dieux à dos en se moquant de la prophétie.
Il était dûment averti. alors....
Mais la poésie a ses licences....
De toute façon je ne l'aime pas ce mec.
Une espèce de Mac Giver avant l'heure

Jaufré Cantolys a écrit:

william1941 a écrit:"Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage".

 Il existe une variante, qui rime...

La Camargue, Fernandel et Brassens.
Un trio gagnant!

Jaufré Cantolys a écrit:

william1941 a écrit:

Jaufré Cantolys a écrit:

william1941 a écrit:"Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage".

 Il existe une variante, qui rime...

La Camargue, Fernandel et Brassens.
Un trio gagnant!

Ce n'est pas à celle-là que je pensais.

"Heureux qui comme Ulysse
A quelque chose entre les cuisses..."

(là, ça rime!)

Tu as l'esprit coquin
Enfin, mi coquin si il n'y a pas de suite en age
Par contre je ne connais pas la suite si elle existe.
Je sais qu'il y a moult parodies de cette partie des regrets et de bien d'autres de ces sonnets, mais je ne connais pas cette version paillarde

Octave a écrit:Très beau poème William, merci. Il m'inspire, modestement, ces quelques lignes
Vieux loup de mer
Vieux loup de terre
Vieux loup de l'air
Vieux loup mystère
Homme de passion
En dehors des conventions
Ta vie hors du commun
N'est comprise par aucun
Tu appartiens à ta passion
Qui était ton excitation
Aujourd'hui les souvenirs
Sans pouvoir assouvir
Le temps de vivre?
Mais est ce ça vivre?

Ouhaou!!!
C'est une très une belle évocation de la passion qui  est en certains hommes.
Elle me fait penser à la la chanson de Renaud "C'est pas l'homme qui prend la mer, c'est la mer qui prend l'homme"
Merci pour ce cadeau.

Ric le Gaumais a écrit: WILLIAM !

Tu as l'esprit coquin
Enfin, mi coquin si il n'y a pas de suite en age

Heureux qui comme Ulysse
A quelque chose entre les cuisses
Qui écartant le fin voilage
Pris son royal droit de cuissage



 OK...  

Çà fait plaisir de retrouver ton talent!
C'est réussi.  effectivement la coquine rit et nous aussi!
Sortie réussie
Con aplausos del pùblico

Notre monde a bien changé!
Et moi j'ai découvert l'ascenseur des smileys