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Du coté de Demosthène...
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Re: Du coté de Demosthène...
Toujours dispo, Nissart !
Lien vers la fiche de ce tasse-braises sur Etsy / SanJuTampers
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
Petite mise à jour de ma boutique etsy : clic.
J'ai également fait quelques pochettes pour pipes et tasse-braises.
J'ai également fait quelques pochettes pour pipes et tasse-braises.
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
le professionnalisme se peaufine, cher ami. Du beau travail!
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Du coté de Demosthène...
Merci !
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
Franchement je suis fan, et je ne parle pas de la pipe... Parce que je serai grossier !
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
- Messages : 21987
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Localisation : Suisse méridionale...
Re: Du coté de Demosthène...
little smoke a écrit:Franchement je suis fan, et je ne parle pas de la pipe... Parce que je serai grossier !
Ah ça oui elle est belle putaing.
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Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.
Munch- Clan des anglais
- Messages : 2885
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Localisation : Toulouse
Re: Du coté de Demosthène...
Oh non elle est pas belle putaing, elle est boooooooooone !Munch a écrit:little smoke a écrit:Franchement je suis fan, et je ne parle pas de la pipe... Parce que je serai grossier !
Ah ça oui elle est belle putaing.
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
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Date d'inscription : 14/09/2013
Age : 49
Localisation : Suisse méridionale...
Re: Du coté de Demosthène...
Superbes réalisations! Bravo! Je vais suivre ce sujet avrc attention
batflow- Nouvelle tête
- Messages : 65
Date d'inscription : 21/06/2015
Age : 35
Re: Du coté de Demosthène...
Comme toujours, c'est très beau !
Il y a quelques temps, j'avais repéré une jolie bulldog sur ta boutique. Je suppose qu'elle est parti ?
Il y a quelques temps, j'avais repéré une jolie bulldog sur ta boutique. Je suppose qu'elle est parti ?
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Knick-knack paddy whack, c’est Rascar Capac
Rascar Capac- Tête connue
- Messages : 1778
Date d'inscription : 28/12/2014
Age : 38
Localisation : Niort
Re: Du coté de Demosthène...
Voui. Partie.
J'ai une rude quinzaine devant moi mais dès mi-aout, je vais faire une grosse mise à jour d'Etsy avec toutes mes dernières fabrications qui sont actuellement présentées à droite à gauche mais sans clarté. Je vous tiendrai au jus, si jamais.
Pour le coup, un dernier bien étrange :
J'ai une rude quinzaine devant moi mais dès mi-aout, je vais faire une grosse mise à jour d'Etsy avec toutes mes dernières fabrications qui sont actuellement présentées à droite à gauche mais sans clarté. Je vous tiendrai au jus, si jamais.
Pour le coup, un dernier bien étrange :
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
Une vrai sculpture que ce dernier TB... Il me fait penser à un buste africain...
Re: Du coté de Demosthène...
Je n'ai pas fait exprès. Mais selon l'angle, cette forme étrange donne d'autres airs :
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
C'est vrai que c'est entièrement différent... En tout cas une belle sculpture...
Re: Du coté de Demosthène...
Ah, celui-ci est moins à mon goût !
Beau quand même !
Beau quand même !
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
- Messages : 21987
Date d'inscription : 14/09/2013
Age : 49
Localisation : Suisse méridionale...
Re: Du coté de Demosthène...
Oui, il est space.
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
qu'est-ce à dire, cher ami, « space »Demosthène a écrit:Oui, il est space.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Du coté de Demosthène...
Le Passeur a écrit:qu'est-ce à dire, cher ami, « space »Demosthène a écrit:Oui, il est space.
Alors.
C'est une déformation malheureuse et fort répandue de la contraction - non moins malheureuse d'ailleurs - de "spécial".
Spécial, spèce, space.
Le jeu de mots s'est vite répandu dans les cours de récréation pour des raisons que l'on comprend bien : un camarade étrange, "spécial", ne viendrait-il pas de l'espace ?
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Mais ce n'est que mon petit avis, et encore, j'suis bourré.
Munch- Clan des anglais
- Messages : 2885
Date d'inscription : 11/02/2014
Localisation : Toulouse
Re: Du coté de Demosthène...
et on vient nous dire que le français ne recule pas? Surtout venant de notre ami Demosthène, je trouve ça profondément navrant... Désolé, mais me fallait le dire
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Du coté de Demosthène...
cher Passeur, il faut excuser l ami Demosthène, qui à fumé trop d'anglais, tu sauras maintenant, pourquoi je ne fume pas de tabacs anglais, on dit des choses bizarres après en avoir fuméLe Passeur a écrit:et on vient nous dire que le français ne recule pas? Surtout venant de notre ami Demosthène, je trouve ça profondément navrant... Désolé, mais me fallait le dire
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
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le monde se divise en deux catégories,ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent
on est pas bien,paisible,à la fraiche,décontracté de la bruyère et on fumera quand on aura envie de fumer
kenshiro- Vieux de la vieille
- Messages : 5492
Date d'inscription : 20/12/2013
Age : 45
Localisation : Liège (belgique)
Re: Du coté de Demosthène...
Je n'ai pas, comme toi, la conviction que c'est une conséquence directe du fumage d'anglais. Mais bon, si c'est là une conviction profonde chez toi, je ne voudrais surtout pas qu'on me perçoive comme un "imposeur" (ce qui serait néanmoins mieux qu'un imposteur...) de tabac d'outre Manche qui, me semble-t-il, n'est même pas de cette provenance.kenshiro a écrit:cher Passeur, il faut excuser l ami Demosthène, qui à fumé trop d'anglais, tu sauras maintenant, pourquoi je ne fume pas de tabacs anglais, on dit des choses bizarres après en avoir fuméLe Passeur a écrit:et on vient nous dire que le français ne recule pas? Surtout venant de notre ami Demosthène, je trouve ça profondément navrant... Désolé, mais me fallait le dire
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
Au fond, ce que je trouve particulièrement dommage, ce qui me trouble, c'est que nous sommes habitués, avec Demosthène, à une langue châtiée alors qu'ici, oserais-je dire, il tombe dans la facilité... Je suis d'accord pour avoir une langue châtiée, pas pour châtier ma langue.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Du coté de Demosthène...
Il y a de quoi donner la langue au chat,chas ... Tudieu, c'était quoi déjà
Invité- Invité
Re: Du coté de Demosthène...
Oh, on n'excuse rien, surtout pas ma personne car je suis bien responsable de ce que je fais, dis et suis, ni le fait d'utiliser avec souplesse un langage multiforme et multiculturel qu'il est important de conserver, et non en cannettes métalliques. Je ne vais pas faire silence mais, au contraire, demander plus de précision vis à vis de la distillerie de cette liqueur amère que Gervais m'a gentiment donné à boire ce soir.
Pour la question des affects, je tiens quand même à souligner que par navrant, tu y vas fort. Tu dis connaitre la langue, tu sais donc que ce qui navre signifie qui cause une vive et profonde affliction.
Je vais donc te répondre sans ménagement, après tout tu as les épaules pour... et ouvert la voix.
Je ne suis pas du genre à prôner un esprit fait de boite de conserve, ni faire dans l'élitisme de langage. Dans le cas où l'individu respecte la richesse d'une langue, est capable de l'user avec respect, il n'est pas hérétique que de prendre également un vocabulaire tiré du langage courant, au contraire, c'est faire preuve de flexibilité et d'adaptation, c'est donner aussi de la vie au présent à ce langage qui ne souhaite que s'incarner. Le langage courant est, par définition, composé du vocabulaire usuel et les règles prescrites par la grammaire normative sont habituellement respectées. Ce que je fais.
Mais peut être est-ce cela le soucis. Cette idée de liberté du langage. La peur de le voir dissolu dans une vie présente où il ne peut que se retrouver amoindri ? Je ne crois pas que le français soit un langage menacé, je ne crois pas non plus que c'est en se cloisonnant que l'on va permettre à sa richesse de se pérenniser. Ne confondons pas langage et identité. Protéger son identité, d'accord, pourquoi pas si celle-ci se retrouve dans un étau comme celui vécu outre-atlantique. Ce n'est pas une raison pour jouer le moralisateur en montrant une attitude comme hérétique.
Ce qui serait navrant serait plutôt de dogmatiser la langue. Le langage est aussi le reflet d'une civilisation, je refuse de croire en l'illusion d'un monde cloisonné.
Je reformule, le langage est une chose compliquée : on ne défend pas sa langue par un esprit rigide ou cloisonné mais par l'utilisation de celle-ci y compris dans sa variable évolutive car la langage ne s'adresse pas à Soi, mais aux autres.
Comment dire ? Je veux être bien clair. À l’évidence, en tant que vecteur premier de l’échange social, le langage structure notre rapport aux autres et d’abord, notre rapport à nous-mêmes. Il modélise notre façon d’être et de vivre ensemble, je note cela puisque tu es dans le soucis d'identité social du langage, qui est l’essence du politique. Il n’y a aucune neutralité par exemple, dans l’émergence d’internet dans les échanges, dans l’importance croissante du chat, du mail, des forums, des blogs : tous ces phénomènes redonnent une importance au texte, à l’échange par le texte et encodent une novlangue, comme dirait Damasio, texto qui pioche à l’abréviation, à la phonétique, aux expressions idiomatiques nerds ou geeks qui est riche parfois, parfois pathétique. Toujours représentatif.
Ce que je ressens, c’est que le langage, toujours pour prendre l’exemple du web, informe le lien, il articule nos relations humaines, telles qu’on les vit au quotidien : il lui donne leur forme, qui est distanciée, virtuelle, coupée, qui est très « cérébrale » et connective et implique par exemple le recours aux smileys pour nuancer, tempérer, faire passer l’humour ou la tristesse que les mots écrits rapidement ne peuvent rendre. Si je défends le langage et son identité et donc chacune des langues, c'est qu'elles s'articulent selon des formes et des logiques souvent bien différentes et représentatives d'une identité culturelle.
Ce n'est pas l'évolution d'une langue qui appauvrit une civilisation, Gervais, mais bien le contraire. Ce n'est pas un lexique emprunté qui va détruire la richesse d'une langue car celle-ci va bien au delà mais plutôt le détachement vis à vis de l’identité, du terreau culturel au profit d'une projection cloisonnée digne des plus ridicules selfies ou de l'utilisation abusive de la standardisation de son langage au travers le signe, ma foi, signe de belle régression lexicale.
Je te donne le temps de répondre et je m'arrête là, il le faut, je garde encore de ton amertume sur la langue qui me la rend sèche.
Je laisse alors le soin à Deleuze de conclure :
Je voudrais dire ce que c’est qu’un style. C’est la propriété de ceux dont on dit d’habitude "ils n’ont pas de style…".
Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée, ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement, un agencement d’énonciation.
Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. C’est difficile parce qu’il faut qu’il y ait nécessité d’un tel bégaiement. Non pas être bègue dans sa parole, mais être bègue du langage lui-même.
Être comme un étranger dans sa propre langue. […] tous les contresens sont bons, à condition toutefois qu’ils ne consistent pas en interprétations, mais qu’ils concernent l’usage du livre, qu’ils en multiplient l’usage, qu’ils fassent encore une langue à l’intérieur de sa langue. Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère…
C’est la définition du style. Là aussi c’est une question de devenir. Les gens pensent toujours à un avenir majoritaire (quand je serai grand, quand j’aurai le pouvoir…).
Alors que le problème est celui d’un devenir-minoritaire: non pas faire semblant, non pas faire ou imiter l’enfant, le fou, la femme, l’animal, le bègue ou l’étranger, mais devenir tout cela, pour inventer de nouvelles forces ou de nouvelles armes.
Bref, le langage, c'est aussi une invention et un renouvellement, mais ça, je sais que ton écriture le rend bien.
Le Passeur a écrit:et on vient nous dire que le français ne recule pas? Surtout venant de notre ami Demosthène, je trouve ça profondément navrant... Désolé, mais me fallait le dire
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
Pour la question des affects, je tiens quand même à souligner que par navrant, tu y vas fort. Tu dis connaitre la langue, tu sais donc que ce qui navre signifie qui cause une vive et profonde affliction.
Je vais donc te répondre sans ménagement, après tout tu as les épaules pour... et ouvert la voix.
Je ne suis pas du genre à prôner un esprit fait de boite de conserve, ni faire dans l'élitisme de langage. Dans le cas où l'individu respecte la richesse d'une langue, est capable de l'user avec respect, il n'est pas hérétique que de prendre également un vocabulaire tiré du langage courant, au contraire, c'est faire preuve de flexibilité et d'adaptation, c'est donner aussi de la vie au présent à ce langage qui ne souhaite que s'incarner. Le langage courant est, par définition, composé du vocabulaire usuel et les règles prescrites par la grammaire normative sont habituellement respectées. Ce que je fais.
Mais peut être est-ce cela le soucis. Cette idée de liberté du langage. La peur de le voir dissolu dans une vie présente où il ne peut que se retrouver amoindri ? Je ne crois pas que le français soit un langage menacé, je ne crois pas non plus que c'est en se cloisonnant que l'on va permettre à sa richesse de se pérenniser. Ne confondons pas langage et identité. Protéger son identité, d'accord, pourquoi pas si celle-ci se retrouve dans un étau comme celui vécu outre-atlantique. Ce n'est pas une raison pour jouer le moralisateur en montrant une attitude comme hérétique.
Ce qui serait navrant serait plutôt de dogmatiser la langue. Le langage est aussi le reflet d'une civilisation, je refuse de croire en l'illusion d'un monde cloisonné.
Je reformule, le langage est une chose compliquée : on ne défend pas sa langue par un esprit rigide ou cloisonné mais par l'utilisation de celle-ci y compris dans sa variable évolutive car la langage ne s'adresse pas à Soi, mais aux autres.
Comment dire ? Je veux être bien clair. À l’évidence, en tant que vecteur premier de l’échange social, le langage structure notre rapport aux autres et d’abord, notre rapport à nous-mêmes. Il modélise notre façon d’être et de vivre ensemble, je note cela puisque tu es dans le soucis d'identité social du langage, qui est l’essence du politique. Il n’y a aucune neutralité par exemple, dans l’émergence d’internet dans les échanges, dans l’importance croissante du chat, du mail, des forums, des blogs : tous ces phénomènes redonnent une importance au texte, à l’échange par le texte et encodent une novlangue, comme dirait Damasio, texto qui pioche à l’abréviation, à la phonétique, aux expressions idiomatiques nerds ou geeks qui est riche parfois, parfois pathétique. Toujours représentatif.
Ce que je ressens, c’est que le langage, toujours pour prendre l’exemple du web, informe le lien, il articule nos relations humaines, telles qu’on les vit au quotidien : il lui donne leur forme, qui est distanciée, virtuelle, coupée, qui est très « cérébrale » et connective et implique par exemple le recours aux smileys pour nuancer, tempérer, faire passer l’humour ou la tristesse que les mots écrits rapidement ne peuvent rendre. Si je défends le langage et son identité et donc chacune des langues, c'est qu'elles s'articulent selon des formes et des logiques souvent bien différentes et représentatives d'une identité culturelle.
Ce n'est pas l'évolution d'une langue qui appauvrit une civilisation, Gervais, mais bien le contraire. Ce n'est pas un lexique emprunté qui va détruire la richesse d'une langue car celle-ci va bien au delà mais plutôt le détachement vis à vis de l’identité, du terreau culturel au profit d'une projection cloisonnée digne des plus ridicules selfies ou de l'utilisation abusive de la standardisation de son langage au travers le signe, ma foi, signe de belle régression lexicale.
Je te donne le temps de répondre et je m'arrête là, il le faut, je garde encore de ton amertume sur la langue qui me la rend sèche.
Je laisse alors le soin à Deleuze de conclure :
Je voudrais dire ce que c’est qu’un style. C’est la propriété de ceux dont on dit d’habitude "ils n’ont pas de style…".
Ce n’est pas une structure signifiante, ni une organisation réfléchie, ni une inspiration spontanée, ni une orchestration, ni une petite musique. C’est un agencement, un agencement d’énonciation.
Un style, c’est arriver à bégayer dans sa propre langue. C’est difficile parce qu’il faut qu’il y ait nécessité d’un tel bégaiement. Non pas être bègue dans sa parole, mais être bègue du langage lui-même.
Être comme un étranger dans sa propre langue. […] tous les contresens sont bons, à condition toutefois qu’ils ne consistent pas en interprétations, mais qu’ils concernent l’usage du livre, qu’ils en multiplient l’usage, qu’ils fassent encore une langue à l’intérieur de sa langue. Les beaux livres sont écrits dans une sorte de langue étrangère…
C’est la définition du style. Là aussi c’est une question de devenir. Les gens pensent toujours à un avenir majoritaire (quand je serai grand, quand j’aurai le pouvoir…).
Alors que le problème est celui d’un devenir-minoritaire: non pas faire semblant, non pas faire ou imiter l’enfant, le fou, la femme, l’animal, le bègue ou l’étranger, mais devenir tout cela, pour inventer de nouvelles forces ou de nouvelles armes.
Bref, le langage, c'est aussi une invention et un renouvellement, mais ça, je sais que ton écriture le rend bien.
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Infantile est non seulement celui qui persiste trop longtemps dans l’enfance, mais aussi celui qui, s’en séparant, prétend que ce qu’il ne voit plus n’existe pas.
C. G. Jung
Re: Du coté de Demosthène...
Le Passeur a écrit:Je n'ai pas, comme toi, la conviction que c'est une conséquence directe du fumage d'anglais. Mais bon, si c'est là une conviction profonde chez toi, je ne voudrais surtout pas qu'on me perçoive comme un "imposeur" (ce qui serait néanmoins mieux qu'un imposteur...) de tabac d'outre Manche qui, me semble-t-il, n'est même pas de cette provenance.kenshiro a écrit:cher Passeur, il faut excuser l ami Demosthène, qui à fumé trop d'anglais, tu sauras maintenant, pourquoi je ne fume pas de tabacs anglais, on dit des choses bizarres après en avoir fuméLe Passeur a écrit:et on vient nous dire que le français ne recule pas? Surtout venant de notre ami Demosthène, je trouve ça profondément navrant... Désolé, mais me fallait le dire
Pour moi, quand un mot "français" n'est pas compris dans l'ensemble de la francophonie, je refuse de le dire français.
Au fond, ce que je trouve particulièrement dommage, ce qui me trouble, c'est que nous sommes habitués, avec Demosthène, à une langue châtiée alors qu'ici, oserais-je dire, il tombe dans la facilité... Je suis d'accord pour avoir une langue châtiée, pas pour châtier ma langue.
Demosthène nous montre simplement qu'il est multiple et pas juste le Demosthène que l'on croit connaître !
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
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