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Bonjour à la compagnie
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Re: Bonjour à la compagnie
eh beh, c'est un bien bel échange les amis, il ne manquait qu'une bar, une table et quelque bières ou verres de whisky pour que ça devienne mémorable
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"La musique, c'est du bruit qui pense."
Victor Hugo
"Les fumeurs de pipes passent beaucoup de temps à nettoyer, préparer et s’amuser avec leur pipe, ils n’ont pas le temps d’avoir des problèmes."
Bill Vaughan
El_Dos- Notable
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Re: Bonjour à la compagnie
Et ben !
Il suffit que je m'absente pour le boulot, et paf ! des tas de pages de retard pour ma pomme ! Ca m'apprendra à travailler, tenez ! Remarquez bien que je suis content que ces pages deviennent un lieu de discussion stimulant.
Je me permets de répondre un peu en vrac et à la course à tout ce qui a été demandé/dit ces derniers jours.
D'abord, donc, je suis archéologue. Je travaille plus spécifiquement sur les processus de formation de l'État, dans le cadre protohistorique, non pas pour dire si oui ou non telle ou telle société de l'Âge du Bronze ou de l'Âge du Fer est une société étatique, mais pour comprendre les phénomènes matériels qui accompagnent le mouvement. Au départ, je travaillais essentiellement sur le monde méditerranéen, ouest européen, puis j'ai eu envie de voir un peu ailleurs, de tester certaines lectures sur d'autres terrains qui peuvent sembler semblables, parfois pour de bonnes, parfois pour de mauvaises raisons. Et je me suis donc mis à travailler le japonais, puis à travailler sur l'archipel japonais sur les périodes comprises entre le milieu du Ier millénaire avant notre ère et le VIIe siècle de notre ètre. Concrètement, je travaille donc sur la question de la formation de l'État appliquée aux sociétés des Âges des métaux d'Europe et de la longue banane japonaise.
Je suis enseignant chercheur, et je suis pour l'instant en détachement au Japon. Au niveau de ma production, je travaille donc sur des sujets en archéologie proprement dite, mais également concernant ses cadres d'application dans le passé (histoire de la discipline ; épistémologie) et dans le présent (l'archéologie de nos jours dans la société, son rapport évident avec les questions du patrimoine et de sa gestion ; travail métacritique). Je suis archéologue parce que j'ai toujours été obsédé par le temps ; j'aimais enfant le sentiment de vertige que je me donnais en pensant au temps plus ou moins profond duquel émergeait tel site, tel objet. La pré/proto-histoire s'est imposée dans la mesure où il y avait des vestiges partout chez moi dans le sud-ouest. Mais je ne fais pas une fixation spéciale sur "l'humanité". Ca c'est juste fait comme ça, et de fil en aiguille les questions matérielles et celles des structures sociales/politiques qui les soutiennent ont suivi.
Après, sur les histoires de sciences dures et moins dures : pour commencer, c'est toujours difficile de bavarder autour d'une notion que les gens utilisent un peu à leur convenance.
Je ne parle donc jamais de sciences dures… ou moins dures
Je préfère dire ce que sont exactement les sciences dont il est question. Normatives, ou pas. Plus ou moins expérimentales. À protocole reproduisible, ou pas. À approche descriptive lourde, ou pas. Etc. etc.
L'archéologie n'est bien sûr pas une science normative ; le serait-elle qu'elle ne serait pas capable de répondre aux questionnements qui sont les siens. L'archéologie est, protéiforme, ou si on préfère une image mieux "organisée", faite d'un faisceau de "disciplines" : on y trouve des gens qui produisent des équations pour calibrer la mesure de la quantité des isotopes d'oxygène dans les cernes de croissance des arbres, et construire des référentiels à la précision redoutable (on ne fait pas plus précis de nos jours en datation) ; on y trouve des gens qui étudient la typo-chronologie des céramiques et sont donc plus dans un filum "linnéen" tel qu'appliqué à la linguistique et à l'histoire des objets au XIXe siècle ; d'autres sont plus historiens dans leur lecture des faits ; d'autres sont résolument en histoire des techniques avec de gros protocoles d'expérimentation visant à reconstituer les modes de production anciens. D'autres sont complètement en sciences naturelles, et se concentre sur l'étude des éléments paléobotanique, paléozoologiques, paléoclimatiques. Et puis il y a aussi ceux qui de façon cyclique tournent un peu dans tout ça. Pour arrêter d'être stimulé par ce que l'on fait en archéologie, il faut vraiment être très très très fatigué
Pour moi, l'archéologie, c'est une grande famille compliquée, qu'il est assez vain de vouloir faire tenir dans une bouteille. Si on devait utiliser un qualificatif, il faudrait sans doute dire que c'est une discipline de l'observation et de l'enregistrement avant tout. La lecture est importante, bien sûr ; la société a besoin d'interprétation. Mais ce qui fait la valeur d'un travail archéologique, c'est la possibilité de revenir sur les données enregistrées et de tenter d'autres lectures, de mettre à l'épreuve celles qui existent déjà. Pour ça, il faut un socle descriptif le plus rigoureux possible.
Après, on peu aussi discuter de ce qu'est une science, mais généralement, quand je dis ce que j'en pense, mes collègues plus en science humaine ou littéraires trouvent que j'ai une approche trop réductrice car je suis obsédé par les protocoles. C'est en effet pour moi le strict minimum pour pouvoir commencer à avoir le droit de demander l'autorisation de peut-être parler doucement de science
Les archéologues de nos jours ont un côté anatomiste, légiste : on passe notre temps à démonter des trucs, que ce soit des sites archéologiques, ou les sociétés qui les occupaient. Nos rapports de fouilles ressemble à des rapports d'autopsie. D'ailleurs, quand le site est une tombe… Et les protocoles pour "démonter" tout ça, pour permettre à un haut niveau de définition le remontage interprétatif après la fouille, est capital.
Et le premier qui me cause d'Indiana Jaune peut se pendre avec son fouet, ou à la rigueur aller faire une cure d'iode !
En vitesse sur la facilité/difficulté d'obtenir un M1, pour te répondre Betelgeuse : j'aurais tendance à trouve que ça dépend des facs, et que le système qui permet pas mal de compensation dans tous les azimuts rend le blocage des étudiants faibles pas toujours évident… Heureusement, il y a des éléments techniques précis où la compétence peut s'évaluer de façon binaire, mais ce n'est pas le cas de toute la palette de ce qui fait objet du contrôle des connaissances. En outre, dans la mesure où pas mal de personnes envisagent maintenant le M non plus seulement comme la porte vers la recherche, mais souvent de plus en plus "comme un diplôme de plus", ce n'est pas toujours facile de faire valoir des critères d'excellence. C'est très variable d'un établissement à l'autre, et ça se règle heureusement (même si je voudrais que ce soit plus tôt) généralement en M2, en fait. Je ne préfère pas trop développer sur ce sujet, si tu le veux bien.
Il suffit que je m'absente pour le boulot, et paf ! des tas de pages de retard pour ma pomme ! Ca m'apprendra à travailler, tenez ! Remarquez bien que je suis content que ces pages deviennent un lieu de discussion stimulant.
Je me permets de répondre un peu en vrac et à la course à tout ce qui a été demandé/dit ces derniers jours.
D'abord, donc, je suis archéologue. Je travaille plus spécifiquement sur les processus de formation de l'État, dans le cadre protohistorique, non pas pour dire si oui ou non telle ou telle société de l'Âge du Bronze ou de l'Âge du Fer est une société étatique, mais pour comprendre les phénomènes matériels qui accompagnent le mouvement. Au départ, je travaillais essentiellement sur le monde méditerranéen, ouest européen, puis j'ai eu envie de voir un peu ailleurs, de tester certaines lectures sur d'autres terrains qui peuvent sembler semblables, parfois pour de bonnes, parfois pour de mauvaises raisons. Et je me suis donc mis à travailler le japonais, puis à travailler sur l'archipel japonais sur les périodes comprises entre le milieu du Ier millénaire avant notre ère et le VIIe siècle de notre ètre. Concrètement, je travaille donc sur la question de la formation de l'État appliquée aux sociétés des Âges des métaux d'Europe et de la longue banane japonaise.
Je suis enseignant chercheur, et je suis pour l'instant en détachement au Japon. Au niveau de ma production, je travaille donc sur des sujets en archéologie proprement dite, mais également concernant ses cadres d'application dans le passé (histoire de la discipline ; épistémologie) et dans le présent (l'archéologie de nos jours dans la société, son rapport évident avec les questions du patrimoine et de sa gestion ; travail métacritique). Je suis archéologue parce que j'ai toujours été obsédé par le temps ; j'aimais enfant le sentiment de vertige que je me donnais en pensant au temps plus ou moins profond duquel émergeait tel site, tel objet. La pré/proto-histoire s'est imposée dans la mesure où il y avait des vestiges partout chez moi dans le sud-ouest. Mais je ne fais pas une fixation spéciale sur "l'humanité". Ca c'est juste fait comme ça, et de fil en aiguille les questions matérielles et celles des structures sociales/politiques qui les soutiennent ont suivi.
Après, sur les histoires de sciences dures et moins dures : pour commencer, c'est toujours difficile de bavarder autour d'une notion que les gens utilisent un peu à leur convenance.
Je ne parle donc jamais de sciences dures… ou moins dures
Je préfère dire ce que sont exactement les sciences dont il est question. Normatives, ou pas. Plus ou moins expérimentales. À protocole reproduisible, ou pas. À approche descriptive lourde, ou pas. Etc. etc.
L'archéologie n'est bien sûr pas une science normative ; le serait-elle qu'elle ne serait pas capable de répondre aux questionnements qui sont les siens. L'archéologie est, protéiforme, ou si on préfère une image mieux "organisée", faite d'un faisceau de "disciplines" : on y trouve des gens qui produisent des équations pour calibrer la mesure de la quantité des isotopes d'oxygène dans les cernes de croissance des arbres, et construire des référentiels à la précision redoutable (on ne fait pas plus précis de nos jours en datation) ; on y trouve des gens qui étudient la typo-chronologie des céramiques et sont donc plus dans un filum "linnéen" tel qu'appliqué à la linguistique et à l'histoire des objets au XIXe siècle ; d'autres sont plus historiens dans leur lecture des faits ; d'autres sont résolument en histoire des techniques avec de gros protocoles d'expérimentation visant à reconstituer les modes de production anciens. D'autres sont complètement en sciences naturelles, et se concentre sur l'étude des éléments paléobotanique, paléozoologiques, paléoclimatiques. Et puis il y a aussi ceux qui de façon cyclique tournent un peu dans tout ça. Pour arrêter d'être stimulé par ce que l'on fait en archéologie, il faut vraiment être très très très fatigué
Pour moi, l'archéologie, c'est une grande famille compliquée, qu'il est assez vain de vouloir faire tenir dans une bouteille. Si on devait utiliser un qualificatif, il faudrait sans doute dire que c'est une discipline de l'observation et de l'enregistrement avant tout. La lecture est importante, bien sûr ; la société a besoin d'interprétation. Mais ce qui fait la valeur d'un travail archéologique, c'est la possibilité de revenir sur les données enregistrées et de tenter d'autres lectures, de mettre à l'épreuve celles qui existent déjà. Pour ça, il faut un socle descriptif le plus rigoureux possible.
Après, on peu aussi discuter de ce qu'est une science, mais généralement, quand je dis ce que j'en pense, mes collègues plus en science humaine ou littéraires trouvent que j'ai une approche trop réductrice car je suis obsédé par les protocoles. C'est en effet pour moi le strict minimum pour pouvoir commencer à avoir le droit de demander l'autorisation de peut-être parler doucement de science
Les archéologues de nos jours ont un côté anatomiste, légiste : on passe notre temps à démonter des trucs, que ce soit des sites archéologiques, ou les sociétés qui les occupaient. Nos rapports de fouilles ressemble à des rapports d'autopsie. D'ailleurs, quand le site est une tombe… Et les protocoles pour "démonter" tout ça, pour permettre à un haut niveau de définition le remontage interprétatif après la fouille, est capital.
Et le premier qui me cause d'Indiana Jaune peut se pendre avec son fouet, ou à la rigueur aller faire une cure d'iode !
En vitesse sur la facilité/difficulté d'obtenir un M1, pour te répondre Betelgeuse : j'aurais tendance à trouve que ça dépend des facs, et que le système qui permet pas mal de compensation dans tous les azimuts rend le blocage des étudiants faibles pas toujours évident… Heureusement, il y a des éléments techniques précis où la compétence peut s'évaluer de façon binaire, mais ce n'est pas le cas de toute la palette de ce qui fait objet du contrôle des connaissances. En outre, dans la mesure où pas mal de personnes envisagent maintenant le M non plus seulement comme la porte vers la recherche, mais souvent de plus en plus "comme un diplôme de plus", ce n'est pas toujours facile de faire valoir des critères d'excellence. C'est très variable d'un établissement à l'autre, et ça se règle heureusement (même si je voudrais que ce soit plus tôt) généralement en M2, en fait. Je ne préfère pas trop développer sur ce sujet, si tu le veux bien.
Kherberos- Villageois
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Localisation : Tours
Re: Bonjour à la compagnie
Et moi qui croyais que...
Ah et puis non, laisse tomber!
Je préfère ne pas trop étaler l'étendue de mon crétinisme
Ah et puis non, laisse tomber!
Je préfère ne pas trop étaler l'étendue de mon crétinisme
____________________________________________________________________________________________________________________________
La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Bonjour à la compagnie
Cekoalproblèèèème ?Le Passeur a écrit: Et moi qui croyais que...
Ah et puis non, laisse tomber!
Je préfère ne pas trop étaler l'étendue de mon
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
Le Passeur a écrit:Et moi qui croyais que...
Ah et puis non, laisse tomber!
Je préfère ne pas trop étaler l'étendue de mon crétinisme
Tu peux pas rien dire maintenant que tu as vendu la mèche, on veut savoir !
Génial une super grande réponse à lire ! Je fais ça dans la soirée
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« […] la fumée qu’on exhale vous éclaircit l’esprit et en chasse les ombres. De toute manière cela donne de la patience, et permet d’écouter sans colère les choses fausses. Mais ce n’est pas un de mes jouets. C’est l’art du Petit Peuple, là-bas à l’ouest : un petit peuple joyeux et valeureux, même s’il ne pèse pas lourd dans votre haute politique » (Contes et légendes inachevés - le Troisième Âge - La Quête de l'Anneau). Gandalf.
Duke Baguette- Hameau des hobbits
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Re: Bonjour à la compagnie
ça se résume à peu de chose (s?).
Dans mon crétinisme, je croyais, moi, que l'archéologie se limitait à l'archéologue, que les autres sciences que Kherberos y a agglutinées étaient des disciplines connexes, soit, mais profondément distinctes.
Je ne cherche pas à faire la sourde oreille ni à lire d'un oeil borgne ces infos semées au gré du fil. Je suis ignorant, mais pas ignare. Je l'ai dit, je ne sais combien de fois, je suis d'une nullité consommée en matière de mathématiques. De ce fait, tout ce qui s'appelait "sciences", du temps de mes études, m'était interdit.
J'ai eu le malheur d'avoir un prof qui m'a frustré de toute espèce de rapports avec les maths alors que je n'avais pas dix ans. Je lui ai demandé de nouvelles explications parce que je ne saisissais pas, elle m'a répondu que je ne comprenais pas «parce que j'étais trop vache pour comprendre». Comme une huître, je me suis donc fermé à cette sphère et, ce faisant, je me suis privé d'une montagne de domaines qui me passionnaient et qui continuent à me passionner même si je n'y comprends strictement pas le quart de la queue branlante d'une virgule. J'aime les sciences de la terre, j'aime l'histoire, j'aime la botanique et plein d'autres domaines «scientifiques», mais je n'y comprends f***rement rien, ce que je déplore évidemment. J'aime regarder les étoiles, mais celles qui excèdent mon champ de vision me confinent à mon trou noir...
C'est ce qui fait que j'ai étudié les lettres, aussi ce qui fait que je suis écrivain plutôt que paléozoologue ou ornithologue. J'aime les oiseaux, je tente d'apprendre leurs noms, mais n'y arrive pas alors que j'ai pourtant la réputation d'avoir bonne mémoire. Alors quand je ne connais pas l'espèce, je me limite à dire que c'est un "oiseau"...
J'avoue humblement et sincèrement que cette tare m'est personnellement d'une profonde déception pour ne pas dire autre chose. ça me déçoit, mais j'ai cette lacune et je n'ai guère d'autre choix que de vivre avec. C'est peut-être au fond la cause de mes revirements, de mes changements de métier tout au cours de ma vie, changements dont certains furent assez rocambolesques.
Dans mon crétinisme, je croyais, moi, que l'archéologie se limitait à l'archéologue, que les autres sciences que Kherberos y a agglutinées étaient des disciplines connexes, soit, mais profondément distinctes.
Je ne cherche pas à faire la sourde oreille ni à lire d'un oeil borgne ces infos semées au gré du fil. Je suis ignorant, mais pas ignare. Je l'ai dit, je ne sais combien de fois, je suis d'une nullité consommée en matière de mathématiques. De ce fait, tout ce qui s'appelait "sciences", du temps de mes études, m'était interdit.
J'ai eu le malheur d'avoir un prof qui m'a frustré de toute espèce de rapports avec les maths alors que je n'avais pas dix ans. Je lui ai demandé de nouvelles explications parce que je ne saisissais pas, elle m'a répondu que je ne comprenais pas «parce que j'étais trop vache pour comprendre». Comme une huître, je me suis donc fermé à cette sphère et, ce faisant, je me suis privé d'une montagne de domaines qui me passionnaient et qui continuent à me passionner même si je n'y comprends strictement pas le quart de la queue branlante d'une virgule. J'aime les sciences de la terre, j'aime l'histoire, j'aime la botanique et plein d'autres domaines «scientifiques», mais je n'y comprends f***rement rien, ce que je déplore évidemment. J'aime regarder les étoiles, mais celles qui excèdent mon champ de vision me confinent à mon trou noir...
C'est ce qui fait que j'ai étudié les lettres, aussi ce qui fait que je suis écrivain plutôt que paléozoologue ou ornithologue. J'aime les oiseaux, je tente d'apprendre leurs noms, mais n'y arrive pas alors que j'ai pourtant la réputation d'avoir bonne mémoire. Alors quand je ne connais pas l'espèce, je me limite à dire que c'est un "oiseau"...
J'avoue humblement et sincèrement que cette tare m'est personnellement d'une profonde déception pour ne pas dire autre chose. ça me déçoit, mais j'ai cette lacune et je n'ai guère d'autre choix que de vivre avec. C'est peut-être au fond la cause de mes revirements, de mes changements de métier tout au cours de ma vie, changements dont certains furent assez rocambolesques.
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Bonjour à la compagnie
Je comprends.Le Passeur a écrit:ça se résume à peu de chose (s?).
Dans mon crétinisme, je croyais, moi, que l'archéologie se limitait à l'archéologue, que les autres sciences que Kherberos y a agglutinées étaient des disciplines connexes, soit, mais profondément distinctes.
Je ne cherche pas à faire la sourde oreille ni à lire d'un oeil borgne ces infos semées au gré du fil. Je suis ignorant, mais pas ignare. Je l'ai dit, je ne sais combien de fois, je suis d'une nullité consommée en matière de mathématiques. De ce fait, tout ce qui s'appelait "sciences", du temps de mes études, m'était interdit.
J'ai eu le malheur d'avoir un prof qui m'a frustré de toute espèce de rapports avec les maths alors que je n'avais pas dix ans. Je lui ai demandé de nouvelles explications parce que je ne saisissais pas, elle m'a répondu que je ne comprenais pas «parce que j'étais trop vache pour comprendre». Comme une huître, je me suis donc fermé à cette sphère et, ce faisant, je me suis privé d'une montagne de domaines qui me passionnaient et qui continuent à me passionner même si je n'y comprends strictement pas le quart de la queue branlante d'une virgule. J'aime les sciences de la terre, j'aime l'histoire, j'aime la botanique et plein d'autres domaines «scientifiques», mais je n'y comprends f***rement rien, ce que je déplore évidemment. J'aime regarder les étoiles, mais celles qui excèdent mon champ de vision me confinent à mon trou noir...
C'est ce qui fait que j'ai étudié les lettres, aussi ce qui fait que je suis écrivain plutôt que paléozoologue ou ornithologue. J'aime les oiseaux, je tente d'apprendre leurs noms, mais n'y arrive pas alors que j'ai pourtant la réputation d'avoir bonne mémoire. Alors quand je ne connais pas l'espèce, je me limite à dire que c'est un "oiseau"...
J'avoue humblement et sincèrement que cette tare m'est personnellement d'une profonde déception pour ne pas dire autre chose. ça me déçoit, mais j'ai cette lacune et je n'ai guère d'autre choix que de vivre avec. C'est peut-être au fond la cause de mes revirements, de mes changements de métier tout au cours de ma vie, changements dont certains furent assez rocambolesques.
Le nombre de gens qu'au fil des âges l'enseignement secondaire a dégoûté de plein de choses…
"L'archéologue", n'est plus en soi quelque chose désignant un seul domaine d'expertise, une seule manière de faire.
Même historiquement, en fait, l'archéologie est plurielle puisque, par exemple, les études paléolithiques sont nées presqu'entièrement sous l'influence de la géologie du quaternaire et de l'anthropologie, de la problématique de la recherche de l'homme fossile. Comme autre grande discipline d'origine, il y a eu l'histoire de l'art, l'architecture, la muséologie.
Les premiers grands archéologues (je ne parle pas des pillards) viennent de champs disciplinaires bien distincts : l'archéologie est une discipline jeune… et comme tu vois dans mon message plus haut, vraiment de composition mixte. Je connais des archéologues qui viennent de médecine, j'en connais qui viennent de la géologie, d'autres de la paléoclimatologie… mais tous sont résolument attachés à notre labo d'archéo. C'est pour ça qu'on a besoin d'un labo d'ailleurs : pour pouvoir relier tout un tas de compétences qui forment ce que l'on désigne du terme de "métiers de l'archéologie". Lesquels sont en fait très très nombreux. Le terrain et ses exigences fixent ensuite des contraintes qui s'appliquent à tous.
Tu dis avoir parcouru bien des chemins, mais ça c'est plutôt signe de soif de connaissances non ? Après une fois qu'on a vraiment été programmé pour croire qu'on n'est pas bon à ceci, ou à cela… ça joue comme un handicap dont il est bien difficile de se défaire.
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
Je suis d'accord avec toi. Ce n'est pas sans raison qu'on dit des enfants qu'ils sont une argile qui ne demande qu'à être modelée.Kherberos a écrit:Le nombre de gens qu'au fil des âges l'enseignement secondaire a dégoûté de plein de choses…
Tu dis avoir parcouru bien des chemins, mais ça c'est plutôt signe de soif de connaissances non ? Après une fois qu'on a vraiment été programmé pour croire qu'on n'est pas bon à ceci, ou à cela… ça joue comme un handicap dont il est bien difficile de se défaire.
Et je suis tout à fait conscient de n'être pas le seul à connaître cette problématique. Est-ce la faute des enseignants? souvent même pas! Ils terminent leurs études avec un champ de spécialisation et quand ils réussissent à trouver un emploi, on leur impose une discipline à enseigner avec laquelle ils ne sont pas familiers.
Je n'ai vu que très peu de professeurs passionnés par leur matière. Il est aussi vrai que certains n'ont jamais eu la "vocation"; tout ce qui les intéressait c'était avoir un salaire qui leur permettait une certaine indépendance. Les séquelles de leur enseignement sont effectivement dures à éliminer pour leurs "cobayes" que nous sommes. Quant à moi, à l'aube de la retraite, je crois qu'il est un peu tard pour en faire fi...
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Bonjour à la compagnie
Le Passeur a écrit:Je suis d'accord avec toi. Ce n'est pas sans raison qu'on dit des enfants qu'ils sont une argile qui ne demande qu'à être modelée.Kherberos a écrit:Le nombre de gens qu'au fil des âges l'enseignement secondaire a dégoûté de plein de choses…
Tu dis avoir parcouru bien des chemins, mais ça c'est plutôt signe de soif de connaissances non ? Après une fois qu'on a vraiment été programmé pour croire qu'on n'est pas bon à ceci, ou à cela… ça joue comme un handicap dont il est bien difficile de se défaire.
Et je suis tout à fait conscient de n'être pas le seul à connaître cette problématique. Est-ce la faute des enseignants? souvent même pas! Ils terminent leurs études avec un champ de spécialisation et quand ils réussissent à trouver un emploi, on leur impose une discipline à enseigner avec laquelle ils ne sont pas familiers.
Je n'ai vu que très peu de professeurs passionnés par leur matière. Il est aussi vrai que certains n'ont jamais eu la "vocation"; tout ce qui les intéressait c'était avoir un salaire qui leur permettait une certaine indépendance. Les séquelles de leur enseignement sont effectivement dures à éliminer pour leurs "cobayes" que nous sommes. Quant à moi, à l'aube de la retraite, je crois qu'il est un peu tard pour en faire fi...
Tout cela est si vrai !
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
Black Elk (Oglala Lakota)
little smoke- Légende
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Re: Bonjour à la compagnie
Et la situation ne risque pas d'eller vers le mieux, dans la mesure ou le métier d'enseignant est de plus en plus déprécié socialement… C'est assez fou d'ailleurs… c'est juste une des choses les plus importantes dans la formation des petits humains, et on se fiche de ceux qui tantôt "sont des vendus syndiqués qui ont la stabilité", tantôt "sont des loosers mal payés qui peuvent même pas se payer 3 iphone par an".Le Passeur a écrit:
Je n'ai vu que très peu de professeurs passionnés par leur matière. Il est aussi vrai que certains n'ont jamais eu la "vocation"; tout ce qui les intéressait c'était avoir un salaire qui leur permettait une certaine indépendance. Les séquelles de leur enseignement sont effectivement dures à éliminer pour leurs "cobayes" que nous sommes.
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
Kherberos a écrit:Et la situation ne risque pas d'eller vers le mieux, dans la mesure ou le métier d'enseignant est de plus en plus déprécié socialement… C'est assez fou d'ailleurs… c'est juste une des choses les plus importantes dans la formation des petits humains, et on se fiche de ceux qui tantôt "sont des vendus syndiqués qui ont la stabilité", tantôt "sont des loosers mal payés qui peuvent même pas se payer 3 iphone par an".Le Passeur a écrit:
Je n'ai vu que très peu de professeurs passionnés par leur matière. Il est aussi vrai que certains n'ont jamais eu la "vocation"; tout ce qui les intéressait c'était avoir un salaire qui leur permettait une certaine indépendance. Les séquelles de leur enseignement sont effectivement dures à éliminer pour leurs "cobayes" que nous sommes.
Je ne sais pas s'il est raisonnable de mettre ces problèmes sur le dos des enseignants qui, tous, sont soumis à des programmes et disposent d'une marge de manoeuvre pour le moins limitée. Combien de fois ai-je entendu des histoires de professeurs remuant ciel et terre pour proposer à leurs élèves autre chose que de l'apprentissage purement scolaire... et qui ont du renoncer, face à l'apathie voire l'adversité de leur hiérachie (qui allait d'un mauvais rapport d'inspection à d'authentiques bâtons dans les roues pour mener à bien leur projet). Mon ressenti est que, dans l'idéal actuel du ministère, un professeur (écoles ou secondaire) est un instructeur, point final. Alors que s'élèvent de plus en plus de voix politiques demandant à l'école d'éduquer les gamins, parfois à la place de la famille...
Petite anecdote assez terrifiante: j'ai récemment passé une semaine a proposer des ateliers de vulgarisation scientifique à des classes de collégiens (et quelques CM2 aussi): dans ce cadre, des chercheurs en science de l'éducation évaluant l'impact de ces ateliers sur les élèves ont fait passer des questionnaires avant l'atelier pour connaître leur perception de la recherche et de l'université...
Dans chacune des 9 classes que j'ai vu passer (échantillon pas encore significatif statistiquement mais bon...), la plus grosse galère a été de leur faire assimiler que non, ce n'était pas noté et qu'il n'y avait pas de bonne/mauvaise réponse... J'ai pu constater par moi même à quel point l'enseignement n'apprend pas à se demander ce qu'on pense, soi-même, son ressenti, et ramène tout à des notions acquises ou non.
Pour revenir à ce sujet, je suis impressionné de voir tant de chercheurs (ou futurs) ici, le cliché de l'universitaire en velours côtelé et la pipe au bec à de beaux jours devant lui Vos sujets respectifs sont passionnants messieurs ! J'avais déjà un peu effleuré la portée de la recherche de notre astrophysicien vu que le sujet m'intéresse... Merci a Kherberos pour les détails sur l'archéo, je n'avais pas saisi à quel point cette discipline est multidisciplinaire.
A côté de tout cela, mes efforts pour comprendre comment diable les trompettistes, trombonistes et autres cuivristes arrivent à faire tant de bruit... semblent simples ! Mais on est dans un cas similaire à celui de la colle cher à Pierre Gilles de Gênes: des fruits de l'artisanat humain qu'on fabrique et perfectionne depuis des siècles, sans avoir de connaissance nette sur les phénomènes physiques qui s'y produisent.
A ce propos: Duke Braguette, si dans tes recherches tu tombes sur des informations sur la facture instrumentale (en particulier des cuivres) et l'usage de ces instruments dans les musiques traditionnelles, je te saurais vraiment gré de me transmettre la chose. L'approche historique m'intéresse également.
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"La tradition, c'est nourrir les flammes, pas vénérer les cendres." (Gustav Mahler)
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natou- Hameau des hobbits
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Re: Bonjour à la compagnie
Natou, mon cher ami, tu t'inscris en faux face à ce que j'ai dit, mais si tu regardes bien mon propos dans son intégralité plutôt que le paragraphe souligné par Kherberos, tu constateras que ton propos rejoint le mien ou plutôt qu'il accentue certaines parts de ce que j'ai dit.
Je suis, avec toi, tout à fait conscient que l'on demande beaucoup, voire énormément à l'enseignant sans lui donner les atouts, les outils nécessaires. On ne lui demande pas parfois mais souvent (remarque que je ne me base que sur ce que je connais, donc de ce côté-ci de la Grande Mare) de prendre la relève des parents pour instruire, éduquer les enfants, mais le plus dramatique de l'affaire c'est qu'on ne lui donne pas les outils nécessaires. Si l'enseignant ne plaît pas à l'enfant, que ce dernier rentre à la maison en faisant des récriminations contre le professeur, c'est ce dernier qui est fautif, pas l'enfant.
Sans chercher à dire que c'était mieux "dans mon temps", j'ai tout de même souvenir que, quand j'étais sur les bancs d'école, fallait vraiment un cas exceptionnel pour que les parents prennent la part de leurs enfants. Je pourrais te donner des exemples non pas de ce que j'ai vu mais de ce que j'ai vécu (encore que je pourrais t'en donner aussi de ce que j'ai vu...) où le professeur avait l'appui inconditionnel des parents. De toute "ma carrière" d'étudiant où j'ai fait plus d'une frasque, je n'ai vu qu'une unique fois où ma mère a pris ma part et je t'assure que c'était vraiment une affaire où il n'y avait vraiment aucune ambiguïté possible.
Malheureusement, pour arriver à joindre les deux bouts, aujourd'hui les deux parents sont contraints de travailler, d'où l'absence de ce temps nécessaire pour s'occuper personnellement de l'éducation de leurs enfants. C'est tout le système qui en paie les conséquences; l'étudiant/élève, l'enseignant, les parents...
Je suis, avec toi, tout à fait conscient que l'on demande beaucoup, voire énormément à l'enseignant sans lui donner les atouts, les outils nécessaires. On ne lui demande pas parfois mais souvent (remarque que je ne me base que sur ce que je connais, donc de ce côté-ci de la Grande Mare) de prendre la relève des parents pour instruire, éduquer les enfants, mais le plus dramatique de l'affaire c'est qu'on ne lui donne pas les outils nécessaires. Si l'enseignant ne plaît pas à l'enfant, que ce dernier rentre à la maison en faisant des récriminations contre le professeur, c'est ce dernier qui est fautif, pas l'enfant.
Sans chercher à dire que c'était mieux "dans mon temps", j'ai tout de même souvenir que, quand j'étais sur les bancs d'école, fallait vraiment un cas exceptionnel pour que les parents prennent la part de leurs enfants. Je pourrais te donner des exemples non pas de ce que j'ai vu mais de ce que j'ai vécu (encore que je pourrais t'en donner aussi de ce que j'ai vu...) où le professeur avait l'appui inconditionnel des parents. De toute "ma carrière" d'étudiant où j'ai fait plus d'une frasque, je n'ai vu qu'une unique fois où ma mère a pris ma part et je t'assure que c'était vraiment une affaire où il n'y avait vraiment aucune ambiguïté possible.
Malheureusement, pour arriver à joindre les deux bouts, aujourd'hui les deux parents sont contraints de travailler, d'où l'absence de ce temps nécessaire pour s'occuper personnellement de l'éducation de leurs enfants. C'est tout le système qui en paie les conséquences; l'étudiant/élève, l'enseignant, les parents...
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
le pire, c'est ce qui meurt en nous alors que nous vivons. — Norman Cousins
Re: Bonjour à la compagnie
Le Passeur a écrit:Natou, mon cher ami, tu t'inscris en faux face à ce que j'ai dit, mais si tu regardes bien mon propos dans son intégralité plutôt que le paragraphe souligné par Kherberos, tu constateras que ton propos rejoint le mien ou plutôt qu'il accentue certaines parts de ce que j'ai dit.
Je suis, avec toi, tout à fait conscient que l'on demande beaucoup, voire énormément à l'enseignant sans lui donner les atouts, les outils nécessaires. On ne lui demande pas parfois mais souvent (remarque que je ne me base que sur ce que je connais, donc de ce côté-ci de la Grande Mare) de prendre la relève des parents pour instruire, éduquer les enfants, mais le plus dramatique de l'affaire c'est qu'on ne lui donne pas les outils nécessaires. Si l'enseignant ne plaît pas à l'enfant, que ce dernier rentre à la maison en faisant des récriminations contre le professeur, c'est ce dernier qui est fautif, pas l'enfant.
Sans chercher à dire que c'était mieux "dans mon temps", j'ai tout de même souvenir que, quand j'étais sur les bancs d'école, fallait vraiment un cas exceptionnel pour que les parents prennent la part de leurs enfants. Je pourrais te donner des exemples non pas de ce que j'ai vu mais de ce que j'ai vécu (encore que je pourrais t'en donner aussi de ce que j'ai vu...) où le professeur avait l'appui inconditionnel des parents. De toute "ma carrière" d'étudiant où j'ai fait plus d'une frasque, je n'ai vu qu'une unique fois où ma mère a pris ma part et je t'assure que c'était vraiment une affaire où il n'y avait vraiment aucune ambiguïté possible.
Malheureusement, pour arriver à joindre les deux bouts, aujourd'hui les deux parents sont contraints de travailler, d'où l'absence de ce temps nécessaire pour s'occuper personnellement de l'éducation de leurs enfants. C'est tout le système qui en paie les conséquences; l'étudiant/élève, l'enseignant, les parents...
+1, je dirais même que c'est toute une société qui y perds en qualité de valeurs et en savoir vivre!
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"Tous les êtres de l'Univers sont contenus dans la Pipe, et ils fument avec vous pour envoyer une voix à Wakan Tanka, le Grand Esprit. Lorsque vous priez avec cette Pipe, vous priez pour toutes les choses de l'Univers, et toutes les choses de l'Univers prient avec vous"
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little smoke- Légende
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Re: Bonjour à la compagnie
Disons qu'il faut avoir conscience du cadre historique concerné. Dans le cas des enseignants que j'ai connus, ils étaient tous en fait en fin de carrière. Né en 1975, j'ai en réalité eu les mêmes enseignants que mes parents nés à la fin des années 40, qui eux les ont connus en début de carrière. Mes parents, me raconte aussi ce qu'étaient les enseignants de la génération encore avant, dont certains tenaient quand même plus du profil de tortionnaire parfois que de pédagogue.natou a écrit:Kherberos a écrit:Et la situation ne risque pas d'eller vers le mieux, dans la mesure ou le métier d'enseignant est de plus en plus déprécié socialement… C'est assez fou d'ailleurs… c'est juste une des choses les plus importantes dans la formation des petits humains, et on se fiche de ceux qui tantôt "sont des vendus syndiqués qui ont la stabilité", tantôt "sont des loosers mal payés qui peuvent même pas se payer 3 iphone par an".Le Passeur a écrit:
Je n'ai vu que très peu de professeurs passionnés par leur matière. Il est aussi vrai que certains n'ont jamais eu la "vocation"; tout ce qui les intéressait c'était avoir un salaire qui leur permettait une certaine indépendance. Les séquelles de leur enseignement sont effectivement dures à éliminer pour leurs "cobayes" que nous sommes.
Je ne sais pas s'il est raisonnable de mettre ces problèmes sur le dos des enseignants qui, tous, sont soumis à des programmes et disposent d'une marge de manoeuvre pour le moins limitée. Combien de fois ai-je entendu des histoires de professeurs remuant ciel et terre pour proposer à leurs élèves autre chose que de l'apprentissage purement scolaire... et qui ont du renoncer, face à l'apathie voire l'adversité de leur hiérachie (qui allait d'un mauvais rapport d'inspection à d'authentiques bâtons dans les roues pour mener à bien leur projet). Mon ressenti est que, dans l'idéal actuel du ministère, un professeur (écoles ou secondaire) est un instructeur, point final. Alors que s'élèvent de plus en plus de voix politiques demandant à l'école d'éduquer les gamins, parfois à la place de la famille...
Quand je suis rentré du Canada à 11 ans, dans ma classe en France et jusque à l'âge de 14/15 ans, on n'hésitait pas à tarter, humilier, "briser". Les meilleurs enseignants n'abusaient pas de cela, mais les plus médiocres, quand même assez nombreux, employaient ça assez largement. Et il est clair que cela avait des conséquences. Le lycée était de ce point de vue une bouffée d'air par rapport à "l'école obligatoire".
Par rapport à cette époque, et le départ des derniers enseignants vraiment sévères et autorisés à l'être, depuis au plus tard la fin des années 1980, les choses se sont progressivement inversées. Et on ne peut pas dire que la position d'enseignant dans le primaire ou le secondaire soit toujours bien enviable de nos jours. Entre les parents-clients, les élèves qui ne voient leurs parents qu'entre deux coups de vents dans la journée… c'est l'école qui sert de variable d'ajustement. Bien sûr, ça ne peut pas socialement et pédagogiquement être efficace. L'école ne "casse" plus vraiment les enfants, mais je ne vois pas qu'elle les aide à s'épanouir non plus. On ne peut pas demander aux enseignants une chose, son contraire, de servir le café, d'être dépréciés et par les gens et par leur hiérarchie, et en plus de sourire.
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
En effet j'ai mal interprété ton propos cher Passeur, toutes mes excuses. Il m'arrive de lire un peu en biais lorsque je reviens au manoir après une bonne semaine d'absence, c'est toujours un plaisir de voir à quel point les discussions sont actives et intéressantes, mais parfois j'en manque un bout.
Pour ma part, malgré ma jeunesse j'ai eu quelques spécimens d'enseignants "à l'ancienne", et comptant parmi les bons élèves et ayant le privilège d'un solide noyau familial, je n'ai jamais eu à m'en plaindre. Mais je ne jalousais pas mes camarades moins doués, je pense que certains en ont été brisés a jamais.
Cependant, je constate que ceux-ci avaient une formation à la pédagogie, qui ne se fait plus aujourd'hui. Titulaire d'un diplôme Bac+5 je pourrais parfaitement passer le Capes et devenir professeur du secondaire... sans avoir eu d'autre formation pédagogique qu'un brevet d'animateur de colonie de vacances. Je crains que cette absence de formation pédagogique n'ajoute un handicap supplémentaire aux enseignants : non contents d'être sollicités dans tous les sens et soumis à une hiérarchie parfois foireuse, ils n'ont pas les armes pour leur combat contre l'ignorance.
J'aime beaucoup la réflexion de Daniel Pennac sur le fait que les enseignants sont généralement d'anciens bons élèves, donc difficilement capables de se mettre dans la peau d'un élève qui ne comprend pas, ou est largué: une solide formation à la pédagogie permettrait d'endiguer dans une certaine mesure ce problème...
Pour ma part, malgré ma jeunesse j'ai eu quelques spécimens d'enseignants "à l'ancienne", et comptant parmi les bons élèves et ayant le privilège d'un solide noyau familial, je n'ai jamais eu à m'en plaindre. Mais je ne jalousais pas mes camarades moins doués, je pense que certains en ont été brisés a jamais.
Cependant, je constate que ceux-ci avaient une formation à la pédagogie, qui ne se fait plus aujourd'hui. Titulaire d'un diplôme Bac+5 je pourrais parfaitement passer le Capes et devenir professeur du secondaire... sans avoir eu d'autre formation pédagogique qu'un brevet d'animateur de colonie de vacances. Je crains que cette absence de formation pédagogique n'ajoute un handicap supplémentaire aux enseignants : non contents d'être sollicités dans tous les sens et soumis à une hiérarchie parfois foireuse, ils n'ont pas les armes pour leur combat contre l'ignorance.
J'aime beaucoup la réflexion de Daniel Pennac sur le fait que les enseignants sont généralement d'anciens bons élèves, donc difficilement capables de se mettre dans la peau d'un élève qui ne comprend pas, ou est largué: une solide formation à la pédagogie permettrait d'endiguer dans une certaine mesure ce problème...
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natou- Hameau des hobbits
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Re: Bonjour à la compagnie
Bonjour les amies,
Longue absence parce que boulot, terrain, vacances, terrain, bref, tout va bien quoi, mais peu de temps pour reprendre là où j'en étais resté de certaines critiques de tabacs (je dois me mettre sur "Sirius" de My Own Blend, cornegidouille).
J'ai rentré de nouveau des mélanges de Smoker's Haven : du Cognac Mixture, du 20th Anniversary Mixture et du "pitin ça y en a être bon" Exotique Mixture.
Edit : et puis aussi du Balkan Blue et du Classic Samsun, dans les deux cas de chez McClelland.
Je suis encore par monts et par vaux jusque mi-septembre, et ensuite avec un peu de bol, tranquille un peu pour écrire. J'espère que je n'ai rien loupé de mémorable, que la dernière intro aura été chouette pour tous, et que la rentrée se passera bien partout ! Ne m'en voulez pas, mais j'ai tellement de fils en retard, que je suis obligé de laisser tomber toute idée de les remonter…
Quoi qu'il en soit, re-bonjour à la compagnie !
Longue absence parce que boulot, terrain, vacances, terrain, bref, tout va bien quoi, mais peu de temps pour reprendre là où j'en étais resté de certaines critiques de tabacs (je dois me mettre sur "Sirius" de My Own Blend, cornegidouille).
J'ai rentré de nouveau des mélanges de Smoker's Haven : du Cognac Mixture, du 20th Anniversary Mixture et du "pitin ça y en a être bon" Exotique Mixture.
Edit : et puis aussi du Balkan Blue et du Classic Samsun, dans les deux cas de chez McClelland.
Je suis encore par monts et par vaux jusque mi-septembre, et ensuite avec un peu de bol, tranquille un peu pour écrire. J'espère que je n'ai rien loupé de mémorable, que la dernière intro aura été chouette pour tous, et que la rentrée se passera bien partout ! Ne m'en voulez pas, mais j'ai tellement de fils en retard, que je suis obligé de laisser tomber toute idée de les remonter…
Quoi qu'il en soit, re-bonjour à la compagnie !
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
Salut Kherberos, je me suis plusieurs fois posé la question à propos de cette longue absence et suis soulagé d'apprendre que tout va bien. Au plaisir de lire tes rubriques de dégustation.
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Fumer la pipe me permet de garder la tête dans les nuages...
Lightmyfire- Notable
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Re: Bonjour à la compagnie
C'est vrai que j'ai fait le numéro de la grande évaporation Ce n'était pas très courtois. Toutes mes excuses.Lightmyfire a écrit:Salut Kherberos, je me suis plusieurs fois posé la question à propos de cette longue absence et suis soulagé d'apprendre que tout va bien. Au plaisir de lire tes rubriques de dégustation.
Mais étant archéologue, le retour des beaux jours (doublé des vacances cette année, pour la première fois depuis 13 ans ) signe souvent la période des grandes manœuvres en extérieur.
Là, on se ramasse typhon sur typhon sur la tête, et je suis donc un peu tranquille au clavier. Dois partir pour Fukushima la semaine prochaine, j'espère que ça se sera calmé d'ici là !
Kherberos- Villageois
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Re: Bonjour à la compagnie
Très heureux de te revoir parmi nous mon cher Kherberos !
Tabadoc- Monument
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Re: Bonjour à la compagnie
Lightmyfire a écrit:Salut Kherberos, je me suis plusieurs fois posé la question à propos de cette longue absence et suis soulagé d'apprendre que tout va bien. Au plaisir de lire tes rubriques de dégustation.
+1! Heureux de te revoir et de savoir que tu vas bien !
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little smoke- Légende
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Re: Bonjour à la compagnie
C'est un retour très attendu et apprécié, Kherberos. Je comprends bien que la vie ne soit pas toujours évidente pour toi, aussi nous te prenons tel que tu es, revenant quand tu le peux. De toute façon, ta place est réservée et tes pénates demeurent bien en place là où tu les as rangées.
Au plaisir de te relire!
Au plaisir de te relire!
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La mort n'est pas la pire perte dans la vie;
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Re: Bonjour à la compagnie
La bienvenue du bon retour, ami !!!
Frère Cadfael- Tête connue
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Re: Bonjour à la compagnie
Merci à tous de l'accueil de retour !
Certains d'entre vous connaissez les tabacs de Smoker's Haven ? Je sais que c'est un peu "légendaire" de par son histoire, comme adresse, mais j'accroche vraiment à leurs tabacs maison (du moins aux trois que j'ai en réserve ; faits pour eux sur dans l'île de Jersey).
Je sais pas pourquoi, mais depuis que l'été est là, les aros (à la très notable exception des tabacs de My Own Blend Lakrids et Vanilla Snow, qui sont vraiment des tabacs extraordinaires en toute circonstance ; d'ailleurs, je n'ai plus de Lakrids) ne passent plus, et je me perds dans les brumes des tabacs de type "Balkan"… Je tourne à l'Exotique Mixture (Smoker's Haven)… et au Drama Reserve (McClelland)… et toujours aussi au HH Vintage Syrian.
Certains d'entre vous connaissez les tabacs de Smoker's Haven ? Je sais que c'est un peu "légendaire" de par son histoire, comme adresse, mais j'accroche vraiment à leurs tabacs maison (du moins aux trois que j'ai en réserve ; faits pour eux sur dans l'île de Jersey).
Je sais pas pourquoi, mais depuis que l'été est là, les aros (à la très notable exception des tabacs de My Own Blend Lakrids et Vanilla Snow, qui sont vraiment des tabacs extraordinaires en toute circonstance ; d'ailleurs, je n'ai plus de Lakrids) ne passent plus, et je me perds dans les brumes des tabacs de type "Balkan"… Je tourne à l'Exotique Mixture (Smoker's Haven)… et au Drama Reserve (McClelland)… et toujours aussi au HH Vintage Syrian.
Kherberos- Villageois
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Age : 49
Localisation : Tours
Re: Bonjour à la compagnie
Comme on dit: "Autres temps, autre mœurs." Bah ça fait plaisir de voir un ancien
Bon retour et j'espère que tu auras encore de beaux jours de ton côtés
PS: Pas trop peur avec Fukushima..?
Bon retour et j'espère que tu auras encore de beaux jours de ton côtés
PS: Pas trop peur avec Fukushima..?
l3 83l63- Habitant récent
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