Comment êtes-vous arrivés à la pipe?

altotrad a écrit:Je l'ai eu chiot au réfuge.
6 abandonnés, 1 est mort.
Quand je l'ai adopté, elle tenait dans une main. On m'avait affirmé qu'elle ne devait pas être très grande surtout que mon épouse a peur des grands chiens. En outre, ils ignoraient ce que c’était.
 Elle a 10 mois, et maintenant je sais que c'est un croisement de malinois et de berger hollandais. Elle est un peu brute mais que d'affection. C'est une chienne formidable. Et mon épouse et bien elle craque tous les jours.

J'ai donc mésinterprété, pardonne-moi... Pour nous, un refuge c'est un peu comme la SPA, d'où ma méprise. Je considère alors le refuge fautif. Je n'ai pas de refuge, n'en ai jamais eu non plus. Mais je connais assez les chiens pour savoir ce qu'un proprio de refuge devrait savoir. Quand Mélu et moi sommes allés chercher Zeus chez son éleveur à 1500 km dans la tempête, il avait deux mois et faisait déjà 11,5 kg. C'était clair dans ma tête que ce ne serait pas un chihuahua...
Enfin, l'important dans tout ça c'est que vous aimiez, ta compagne et toi, votre chien et que vous lui donniez le meilleur que vous pouvez, incluant l'amour bien entendu

Comment suis-je venu à bouffarder ? J’ai eu besoin de plusieurs journées de réflexion pour trouver le moment exact où j’ai fait réellement connaissance avec cet univers pipiesque…

Le tout premier souvenir remonte à ma toute petite enfance. J’en ai parlé dans un autre fil et c’est le souvenir de ce grand-oncle, l’un des frères de ma grand-mère, que j’ai très peu connu qui me revient sans cesse. Cet Anglais, toujours bien mis de sa personne, alternant cigarette et une belle pipe bien noire, lisse et droite à la Harry Dickson. Cet appendice que je trouvait curieux et d’où s’échappait une sorte de nuage bleuâtre, laissait une odeur particulièrement agréable dans les pièces où il était fumé. Une odeur retrouvée très récemment en ouvrant une boite de Peterson Old Dublin pourtant élaboré beaucoup plus récemment et d’une composition totalement différente. Un mélange de senteurs de tabac brun, d’épices mielleuses, ressemblant aussi aux Disques Bleus que fumait mon père (en beaucoup plus acre pour ces derniers)… 

Dans ces mêmes années, étudiant en médecine, mon oncle, frère de ma mère, fumeur de Dunhill paquet rouge, de Peter Stuyvesant, de Benson & Hedges et de Kent, s’initiait aussi à la pipe et arborait fièrement une Dunhill offerte par l’Anglais elle aussi, droite comme la justice (enfin normalement). Cette point blanc a disparu et je n’ai pas eu la chance de mettre ma patte d’ours dessus mais je me rappelle de ces paquets d’Amsterdamer et des boites de Dunhill de couleur rouge à bordure bleue qui embaumait l’appartement. Je pense que c’est vraiment lui qui m’a donné envie d’essayer bien plus tard alors qu'il avait abandonné la bouffarde jugée trop encombrante et pas facile à maitriser…

Au tout début était la clope !

Contrairement à une histoire précédente, sur Paris, après le primaire il y avait le collège puis le lycée. Au collège et les premières sorties, les premières boums vinrent les premières expériences… En tous genres, avouables ou non… La cigarette fit son apparition et chacun des potes amenaient ce qu’il pouvait pour ce que l’on nommait encore des récréations, bien planqués dans les oua-oua ou lors des soirées. La plupart du temps, ce qui était fumé venait directement de chez les parents. Il y avait donc, de mon côté et suivant les achats, des Dunhill, des Peter Stuyvesant, des Benson & Hedges ou des Kent. Nous crapotions tous pour avoir l’air mais nous n’avions pas l’air du tout. Pour certains, ces tubes de foins étaient comme le Saint Graal. Pour moi aussi mais façon Monty Python car je n’y prenais aucun plaisir. Il fallait bien faire comme les autres !

Puis vint le cigare !

Voulant essayer autre chose et l’argent de poche étant plus important en fin de collège, j’achetai un jour une boite de cigares. Enfin, c’est ce que je croyais… C’était sur les conseils soi-disant avisés du buraliste dont le flipper avalait mes pièces plus vite que je ne vidais mon Coca. Je me rappelle très bien de cet amas de feuilles roulées très finement dont la boite longue et translucide contenait une vingtaine de brandons prêts à fumer. Leur tête était affublée d’un ridicule fume-cigare de couleur jaune ! Le Villiger Kiel venaient d’entrer dans mon univers de fumeur… Fade au goût, une odeur acre et puante pendant et après le fumage, une puissance arrachant la tronche… Plus rassasiant que les clopes mais toujours pas de plaisir… De cette époque de recherche qui se poursuivit jusqu’à la fin des années 70, je goûtai tout ce qui pouvait se goûter en terme de tabac roulé. Agio, Cogetama, Café Crème, Mercator, Schimmelpenninck, Fleur de Savane et toutes les autres cochonneries y sont passées… De la puissance, de la vitesse au fumage et toujours pas de plaisir !
Une fois au lycée, je rentrai par hasard dans une civette dans laquelle je trouvai une oreille attentive à mon désarroi. L’employé commença à me guider puis laissa la parole à un client avisé qui commença à fumer le puro des années auparavant. Ce dernier me fit entrer dans l’humidor géant qui était dans le magasin et là, un parfum enivrant par le plaisir olfactif qui s’en dégageait me fit comprendre que j’atteignais mon but. Le personnage grisonnant me posait des questions auxquelles je n’avais jamais réfléchi. Sa voix au fort accent impossible à déterminer me grisait autant que l’odeur de l’humidor tant il me racontait avec passion l’histoire de chacun des modules qu’il me présentait. Il était convaincu qu’un ou deux Château Margaux me plairaient et je voulais suivre son conseil mais à la vue de l’étiquette, je lui expliquai que, lycéen, je n’avais pas les moyens de m’offrir de telles beautés. Il prit alors un plateau que les employés utilisent pour y poser les modules choisis par les clients avant de les emballer soigneusement et y posa dix de ces Davidoff alors Cubains. Je protestai mais impossible de lui faire entendre raison. Il m’en fit cadeau, accompagnant ces merveilleux cigares, d’une petite cave afin de les conserver. Je compris ensuite pourquoi l’employé avait cédé sa place aussi vite. Ce client qui commençait mon éducation au cigare n’en n’était pas un. Un grand sourire et un « Oui Monsieur Davidoff » en réponse à un « C’est sur mon compte » venait de me faire comprendre que le grand Zino Davidoff, en visite à la civette du Palais Royal, venait de m’offrir mes premiers cigares, ma première cave et une leçon sur la façon de découvrir et de fumer ces merveilleuses vitoles. Un moment inoubliable qui reste gravé dans ma mémoire à jamais. Bien des années plus tard, au début des années 90, j’eu la chance de le revoir avant qu’il ne disparaisse en 1994, cette fois dans sa civette à Genève et je lui rappelai ce grand moment. Nous discutâmes durant deux bonnes heures de l’art de fumer, de mes regrets de ne plus trouver de Cubain à son nom (il m’en sorti tout de même de sa réserve et ceux-là, je les ai payés) et de la grande qualité des nouveaux Davidoff de Saint Domingue.
Si j’ai ma préférence pour les cigares cubains, je goûte sans cesse d’autres terroirs et trouve parfois des vitoles dignes de faire partie des plus grandes.

La pipe, enfin !

Toujours au lycée, alors que je commençais à appréhender le monde du Puro, ce dernier étant impossible à déguster dans un BDE ou en interclasse, toujours dégoûté par le foin des clopes, je tentai ma chance avec une bouffarde délaissée par le tonton et un paquet d’Amsterdamer. L’objet était beau, sensuel au touché, et donnait une impression de force et de légèreté en même temps. L’apprentissage fut rude car aucune notion de base pour bourrer correctement cet engin bizarre et comment tirer dessus sans se cramer la langue ou le palais. Je me rappelais alors qu’un magasin à la gare du Nord, vendait des bouffardes, du tabac et que, sans doute, une oreille, là encore, pourrait être à l’écoute et me conseillerait. Je rêvais d’une rencontre aussi chaleureuse que celle vécue à la Civette du Palais Royal. Mais tout le monde n’a pas le même objectif et l’abruti qui me reçu était plus attentif à ce que j’allais dépenser plutôt qu'à me conseiller. N’ayant que faire de mes besoins et n’attendant rien de bon de cet olibrius, j’allais m’en retourner quand, prenant le chemin de la sortie, j’aperçu un nom familier sur la couverture d’un livre orné d’une pipe en écume dans son écrin. « Le guide de la pipe » par Pierre Sabbagh. Voila un Monsieur qui doit s’y connaitre puisque je l’ai toujours vu en compagnie d’une bouffarde ! Ni une, ni deux, je fit plaisir à l’andouille en lui achetant cette bible que je compulsai dès mon retour à domicile. Ainsi débuta une longue histoire toujours en cours avec un univers qui est toujours en mouvement en terme de goût, de découverte, d’achat de bouffarde et d’expérience. Comme pour se sentir différents, quelques autres me suivirent et abandonnèrent la cigarette pour la pipe. Nous pouvions dès lors commencer des échanges de tabacs suivant ce qui se trouvaient chez les buralistes. A la fin des années 70, l’année du BAC, ma petite amie de l’époque m’offrit mon premier pot à tabac en verre gainé de cuir, muni d’un système d’humidification ainsi que ma première pipe en écume… Elle avait dépensé une véritable fortune pour me faire plaisir… Et je les ai toujours !

Un démarrage et une histoire un peu longs mais je commence à ne plus être jeune…

Vaste question !

Mon grand-père fumait la pipe, mon père fumait la pipe, je fumes la pipe. Tradition familiale se transmettant par primo-géniture de mâle à mâle conformément à la loi sallique, dirais-je ...

Plus prosaïquement, ma pratique pipiesque s'est développée avec celle de la voile et des courses hauturières avec de longs quarts à la barre. Ma première pipe fût achetée quelques jours avant mes 18 ans et fumée que le lendemain en raison de l'opposition de ma mère.

Ensuite, la pipe c'était plus un rite d'acceptation sociale qu'une véritable passion dans mon jeune âge où je préférais fumer des Rothmans International dans leur beau paquet bleu et or comme mon oncle Professeur de médecine. Mes débuts furent calamiteux, je l'avoue sans complexes aujourd'hui. Mauvais choix de tabac (Clan et/ou Amsterdamer comme tout le monde !), mauvais choix de pipe (Géante BC beaucoup trop grosse pour un débutant), mauvaises conditions hygrométriques (le pont d'un voilier la nuit, c'est froid, venteux et humide). Le tabac était toujours trop humide, ma technique de bourrage inexistente, j'aspirais comme un gros bourrin et cette énorme bouffarde tirait très mal. 

Pendant une année environ, j'ai ainsi joué au vieux loup de mer car ça marchait très bien auprès des filles, (surtout auprès des parisiennes aux Glénans ou sur le port de Brest). Alors que je n'étais qu'une minable petite friture d'éperlan courant les embarquements comme équipier sur des yachts de luxe. En réalité, ma condition maritime était plutôt celle de marin, larbin, éplucheur de patates, aide-cuistôt, plongeur (de vaiselle), nettoyeur de latrines et graisseur de diesels crasseux !

Puis, m'étant entiché d'une jeune écossaise brune aux yeux plus bleus que le Pacifique lors d'un stage de voile que j'encadrais en Corse. Il me fallut rejoindre Glasgow au plus vite, ses parents étant partis en vacances sur la Riviera italienne pendant un mois. Après avoir rejoint Marseille par un copain qui m'avait fait monter frauduleusement sur un ferry italien, j'ai réussi à trouver un embarquement gratuit sur un petit caboteur de 400 tonneaux qui transportait du coton pour fabriquer des jeans. Equipage cosmopolite, échappé tout droit d'une prison pour certains, d'une bande de mercenaires pour d'autres, d'un asile d'aliénés pour le reste. Hommes au passé douteux et à l'avenir incertain pour tous ! Le Pacha était un hollandais qui abusait fortement de la bouteille. Seul le second, John Lewitt, un anglais d'une soixantaine d'années, originaire de Portsmouth était à peu près normal. Quant au cargo, (le terme raffiot serait plus approprié), il relevait plus du radeau de la Méduse que du Queen Elizabeth. La peinture tenait la rouille et il ne fallait pas trop appuyer sur les cloisons au risque de passer au travers. Il sortait des asticots des pommes de douche, d'où l'odeur de bouc émanant de l'équipage. Quant aux machines, c'était du même accabit. Heureusement, le Chef Momo, (Mohamed, un tunisois pieux ayant 3 femmes et une dizaine de marmousets) savait y faire avec sa clef à molettes et sa burette d'huile sur les palliers.

Navigation tranquile jusqu'à Tarifa pendant laquelle j'ai pu sympathiser avec John, malgré mon anglais scolaire à l'époque, mais qui m'avait à la bonne car j'étais le seul à savoir lire une carte, tirer un cap, faire le point et utiliser la radio. Arrivé sur l'Atlantique, tout changea. Nous avons essuyé grain sur grain, puis une tempête monstrueuse le long de la côte cantabrique avec des vagues de 10-12 mètres. Le navire craquait de toute part sous l'assaut des déferlantes. J'avais installé une paillasse dans la timonerie où nous nous relayons à tour de rôle avec mon buveur de thé assoiffé (au moins 4 litres par jour) à la barre, le Captain étant trop occupé à faire briller ses galons avec ses fonds de bouteilles de whisky frelaté dans sa couchette.

Rien à faire pendant des heures que de tenir la barre de cette limace des mers, aussi louvoyante et franche qu'un savon de Marseille dans une baignoire. Donc une nuit, j'ai sorti ma Géante n° 1397 de chez Butz-Choquin, bourrée tant bien que mal au Clan à cause du roulis et allumée à la va-vite. Cette diablesse ne cessait de s'éteindre, de se boucher et de m'envoyer un infâme jus de pipe dans le gosier. Je jurais comme un charretier tout en essayant de maintenir un cap correct à cause des vagues, sans voir qu'on m'observait. Rallumant pour la dixième ou onzième fois ma bougresse, j'entendis un "Humm !" qui me fit sursauter et John qui me tendait une tasse de thé d'un air amusé et paternel. Il sortit de sa poche une vieille bulldog noircie par le temps, une petite boite en fer contenant du latakia et du tumbak syrien gras et huileux (celui qu'on utilise pour le narghilé) et commença à bourrer tranquillement sa pipe brin par brin avec délicatesse et précision, totalement indifférent aux paquets de mer qui s'abattaient sur le pont et le chateau. Puis, il sortit une allumette qu'il craqua sur le montant de la porte et éclaira sa pipe. La mienne s'était éteinte depuis bien longtemps. Des volutes tourbeux et âcres envahirent bientot toute la passerelle, alors qu'une pastille rouge vif éclairait le fond de sa bouffarde en se décollant des bords comme si le tabac se rétractait à chaque aspiration. Il fumait lentement, très lentement et pourtant sa bouffarde repartait à la moindre sollicitation. La mer se calma peu à peu et le Soleil pointait à l'horizon.

Sans un mot, il reprît la barre, la bloqua avec le pied, me tendit sa boite de tabac en fer blanc et son vieux cure-pipe tchèque rongé par le sel. D'un signe de tête, il m'engagea à vider ma bouffarde au 3/4 pleine par la fenêtre de coupée. Puis, il se saisit de ma pipe et d'un geste sec et précis ôtat le tuyau, retira le zigouigoui qu'il jetta par dessus bord. Il ouvrit sa boite en fer blanc et laissa tomber un brin, puis deux, ... jusqu'en haut. Enfonça son index dans le fourneau et recommença son cérémonial quatre fois de suite et tassa le tabac avec le pouce en tournant la pipe sur elle-même. Alluma, tassa ce mélange suintant avec le tasse-braises du cure-pipe et craqua une seconde allumette. 5 minutes après une belle pastille rouge éclairait ma pipe et me la rendit en disant : It's great ! Smokes it slowly, guy.

Miracle, ma diablesse avait trouvée son Maître. Par contre, cet atroce mélange de Clan/Latakia/Syrien me brûlait le palais et langue et j'ai bien failli dégueuler lorsque Moussa, notre Coq vint nous apporter ses oeufs au lard. Avec force thé et les embruns qui me fouettaient le visage je repris peu à peu ma respiration. John vient me taper sur l'épaule avec un regard rieur et lança un tonitruant : How are you, old crocks ?

A ses yeux, je n'étais plus un gamin, mais un homme qu'il considérait comme son égal. Le cargo continuait à tanguer et à rouler bord à bord, la proue s'abattait lourdement dans les vagues qui envahissaient le pont et le plat-bord à chaque minute, mais peu m'importait, je savourais ce court instant de bonheur comme si c'était l'éternité.

Le reste de notre navigation dans le golfe de Gascogne, le rail d'Ouessant continua avec un fort vent de Noroît forcissant entre 7 et 8 Beaufort. Puis ce fût de nouveau la tempête force 10 dans le Channel et la Mer du Nord jusqu'à Glasgow. Lorsque je débarquais, la Géante et moi étions devenus bons amis, plus jamais elle ne me trahira par la suite. Pourtant pendant les dix ans qui suivirent, elle avala plus de sel que de tabac, bientôt relayée pour les convoyages hauturiers sur l'Atlantique nord par une Makalu BC de plus grande contenance encore. Toutes deux font encore partie de ma rotation actuelle.

John pris sa retraite de la marine marchande deux ans plus tard et retourna s'installer comme caseyeur dans la baie de Portsmouth. Nous avons navigué encore deux fois ensemble dans la Fastnet classics sur un 5,5 m JI de 1939, puis sur le bateau de mon père, un robuste Romanée (chantiers Prouveau, Plans Harlé), quillard en alu de 10,20 m dans un Lorient - Pointe à Pitre et retour via les Açores, extrêment calme et reposant. Six mois plus tard, il fût happé par une lame de fond dans le Solent. Son bateau a été retrouvé drossé sur les rochers de l'Ile de Wight, mais pas son corps. RIP, old crocks !

C'est la raison pour laquelle, toutes mes Bulldog et Rhodésiennes, s'appellent John, suivi de leur numéro d'ordre d'arrivée dans ma rotation. J'en suis au n°7 avec la petite McIntosh de Watson. Celle de LMF sera la n°8.

ça c'est des histoires d'aventures.
Merci pour le partage, peut importe l'age c'est agréable de rêver.

Excellent récit, Dubhe, c'est un vrai plaisir à parcourir ces lignes déjà considérés comme trop courtes ! Et c'est le romaniste qui s'exprime.  Si tu le souhaites, je peux marquer ta future bulddog d'un "John" ou d'un "n° 8" 

Quelle histoire, merci  Je vois que ton goût pour les géantes ne date pas d'hier  Pas évident d'apprendre à fumer sur le pont d'un bateau, quand je vois que j'ai du mal dés qu'il y a un peu de vent 

@ Hgarmoblues et Dubhe: quels souvenirs, tant avec Davidoff qu'avec ce marin sur ce vieux bateau rouillé… On se sent tout petits à côté !

@ LMF : je te remercie de ta proposition de marquage. Mais il faudrait aussi marquer les autres pipes. Un jour peut-être à l'occasion d'un voyage en Belgique pour faire le plein de tabac.

@ MrWipe : par nature un navire sur l'eau bouge. Sinon, il faut acheter ... une île   .

Très beau récit Dubhe, on dirait du London, du Conrad !!

Oh mince, je n'avais pas vu le récit d'Harmoblues avant celui de Dubhe, qui nous transporte également dans son passé et ses découvertes !

Quelle chance immense vous avez d'avoir découvert la pipe dans vos jeunes années !!!  Et bien, je suis heureux d'avoir entraperçu un clin d'oeil de vos vies à tous les deux !

Mon cher Dubhe, ton récit me fait voyager et je me suis senti obligé d'allumer ma Gouda chargée de 1864 afin de continuer de rêver !
J'oscille entre "Le Secret de la Licorne", "Le Trésor de Rackham le Rouge", "Le Mystère de la Toison d'Or", "L'Isle aux Trésors", les récits malouins et autres rapports de batailles marines...
Un très beau récit d'aventure...

Bonjour,

pour ma part, ce fut une rencontre 2.0.
En Septembre, j'ai rencontré le cigare. Cette première rencontre a été le fruit d'une inception déposée dans mon esprit il y a quelques années par un copain, non fumeur, qui un jour me lâche un improbable "je me ferais bien un cigare"; "??? un cigare ??? Mais fumer c'est pas bien !!! Tiens pourquoi pas ?"
Puis cette idée improbable idée est restée dans un coin, se montrant régulièrement, dégénérant en idée de tenter la clope ou les cigarillos, revenant, ...

Puis un jour, avec mon frère, nous partons en quête d'un whisky, un bon. Une idée venue de je ne sais trop où, mais qui nous plaisait bien. Nous discutant donc avec le caviste qui nous raconte que certains aime bien "un bon vieux whisky avec un bon vieux double corona." Tiens donc, pourquoi pas s'acheter un cigare avec le whisky ? Et hop, c'est partie pour la civette la plus proche de chez moi, sous une pluie battante. 

La rencontre fut agréable et a continué, un cigare, un autre, encore un autre, des heures sur des blogs et un forum. Et un jour, un bloger dont je lisais souvent les dégustations de cigare qui écrit un article sur la pipe, expliquant qu'il aimerait tester, demande des conseils, ... Tiens donc ? (influençable le jeune). Puis ce fut ma nouvelle lubbie.

Un jour je craque, je retourne à la civette, achète un pipe, du Davidoff Royalty et rentre chez moi impatient. Je bourre, j'allume et les arômes qui se dégagent de l'allumage sont tout simplement fantastique et me font dire que je vais oublier le cigare !!! Mais la suite est catastrophique, je rallume sans cesse. Je la mets un peu de côté, le cigare est bien plus facile.

Suite à quelques cigares que j'ai peu apprécié, je me repenche sur la pipe, fait de meilleures expériences et me relance : achat de plusieurs tabacs, de pipe estate, temps sur le forum, stockage du tabac, ... Je débute encore, mes bourrages et allumage sont encore foireux, mais qu'est-ce que j'aime !!!

C'est un bel objet, un bon moment, des expériences gustatives différentes, une attention particulière, un entretien, ... Bref, une moment épicurien !

Tout est dit… ou presque ! puisque rien ne sera jamais dit totalement en ce qui concerne la pipe...

Harmoblues et Dubhe, j'ai pris un immense plaisir à vous lire ! Merci

Tabadoc a écrit:Tout est dit… ou presque ! puisque rien ne sera jamais dit totalement en ce qui concerne la pipe...

Idem pour le cigare d'ailleurs...

Dubhe a écrit:@ MrWipe : par nature un navire sur l'eau bouge. Sinon, il faut acheter ... une île   .

Dixit ce merveilleux César Olivier
Merci infiniment à toi, Dubhe, tout comme à Harmoblues pour ces merveilleux retours sur votre passé respectif. Ce fil est un véritable trésor!

Dubhe a écrit:@ MrWipe : par nature un navire sur l'eau bouge. Sinon, il faut acheter ... une île   .

Surtout s'il est bourré...

Superbe ce livre ! Il ne date visiblement pas d'hier...

Je suis venu à la pipe vers la vingtaine. J'avais essayé la cigarette sans aucun plaisir. Un ami m'a initié au cigare après les bon repas que nous faisions en ces années de fac. C'est ainsi que j'ai mélange la quenelle avec le Montecristo, l'andouillette avec le Romeo Y Julietta et le Côtes-du-Rhône. J'ai pris plaisir à ces cigares occasionnels mais je désirais fumer autrement. J'ai lors pensé à la Pipe dont la gestuelle et la discrétion mystérieuse me convenaient plus que le barreau "grande gueule".
Et puis je lisais Giono à l'époque, ce terrien poète me donnait une image intéressante de la pipe.
Je suis donc allé, avec mon père je crois, acheter une pipe chez Nicolas à Lyon. J'ai été très impressionné par ce monde plus technique que je l'imaginais alliant modernité, tradition et recherche du bon goût. J'ai senti qu'il y avait une philosophie de vie derrière, stoïcisme ou épicurisme, je ne savais pas encore trop.
Ma première Chacom, noire, le tabac Clan. Les premières pipes infumables et éteintes, la pipe rallumée quelques heures après et une envie de tout rendre. J'ai appris, mal mais seul. Assez solitaire, cela me convenait bien. J'ai fumé très occasionnellement sur quelques années avec le même paquet de tabac il me semble !!

Puis j'ai déménagé plusieurs fois et depuis quelques années je pensais souvent à mes pipes restées à la maison de l'enfance. J'avais vraiment envie de m'y remettre autrement.
Et je dois dire que je ne regrette pas, j'ai terriblement envie de continuer ce qui a été commencé il y a vingt ans. Parce que j'en attends aussi autre chose qu'à 20 ans.

Et tu as fichtrement raison ! Le goût, le nez, le toucher, tous les sens se modifient avec l'âge et ce qui te rebutait à 20 ans, est sans doute différent aujourd'hui... Sauf pour le Clan, qui est moins mauvais que l'Amsterdamer mais qui ne présente pas un grand intérêt.

En suivant les conseils pour débutants, il est beaucoup plus simple d'éviter les erreurs de démarrage... Et pétuner avec en tête quelques notions de base permet de s'ouvrir plus facilement à cet univers de la bouffarde, même s'il y a toujours des écueils. Il faut bien faire sa propre expérience...

Alex12 a écrit:Je suis venu à la pipe vers la vingtaine. J'avais essayé la cigarette sans aucun plaisir. Un ami m'a initié au cigare après les bon repas que nous faisions en ces années de fac. C'est ainsi que j'ai mélange la quenelle avec le Montecristo, l'andouillette avec le Romeo Y Julietta et le Côtes-du-Rhône. J'ai pris plaisir à ces cigares occasionnels mais je désirais fumer autrement. J'ai lors pensé à la Pipe dont la gestuelle et la discrétion mystérieuse me convenaient plus que le barreau "grande gueule".
Et puis je lisais Giono à l'époque, ce terrien poète me donnait une image intéressante de la pipe.
Je suis donc allé, avec mon père je crois, acheter une pipe chez Nicolas à Lyon. J'ai été très impressionné par ce monde plus technique que je l'imaginais alliant modernité, tradition et recherche du bon goût. J'ai senti qu'il y avait une philosophie de vie derrière, stoïcisme ou épicurisme, je ne savais pas encore trop.
Ma première Chacom, noire, le tabac Clan. Les premières pipes infumables et éteintes, la pipe rallumée quelques heures après et une envie de tout rendre. J'ai appris, mal mais seul. Assez solitaire, cela me convenait bien. J'ai fumé très occasionnellement sur quelques années avec le même paquet de tabac il me semble !!

Puis j'ai déménagé plusieurs fois et depuis quelques années je pensais souvent à mes pipes restées à la maison de l'enfance. J'avais vraiment envie de m'y remettre autrement.
Et je dois dire que je ne regrette pas, j'ai terriblement envie de continuer ce qui a été commencé il y a vingt ans. Parce que j'en attends aussi autre chose qu'à 20 ans.

J'aime beaucoup ton récit cher Alex et m'y retrouve en partie, merci !

Moi aussi j'ai aimé. J'ai cru retrouver une sorte de nostalgie derrière ce récit très doux...

et bien Harmoblues et Dubhe, je me suis senti tout petit avec ces histoire, c'est beau à lire en tout cas !

El_Dos a écrit:et bien Harmoblues et Dubhe, je me suis senti tout petit avec ces histoire, c'est beau à lire en tout cas !

Et cela fait tout drôle de se remémorer ces évènements... Tu auras certainement ta part d'histoires à raconter lorsque tu seras un peu plus âgé... Mais surtout, profites de la vie et ne te presse pas de vieillir cher El_Dos !