Comment êtes-vous arrivés à la pipe?

Denis Mc Kie a écrit: Je suis sur que certains du forum connaissent cela également. La pipe est une bonne compagne en ces moments là.

Je suis effectivement de ce lot. Je suis de la "vieille école", j'écris à la plume fontaine plutôt qu'à l'ordinateur même si j'ai deux ordis (en plus de celui de Mélu), mac et pc. Je suis un sensuel, j'ai besoin d'activer mes sens. J'ai plaisir à sentir l'encre, je ne recharge jamais ma plume fontaine sans prendre le temps de humer mon encrier, tout comme je n'utilise jamais une poivrière sans sniffer une ligne de poivre.
Dans les forts moments de production, il n'est pas rare que j'atteigne ma dizaine de pipes par jour même si mon "régime" normal est plus «raisonnable». Ceci dit, merci pour le partage, Denis Mc Kie, très agréable à lire.  

A l'âge de 14 voir 15 ans, c'est la pipe de mon grand père toujours posé sur le buffet qui me faisait de l'oeil, une grosse pipe bien encrassée, j'avais toujours plaisir a le regarder bourrer sa pipe et quand il ne le faisait pas c'est moi qui lui demandait, j'aimais bien, je me rappelle que c'était un narval comme tabac, sa sentait bon, tellement bon que je le suivait partout pour essayé de mettre mon nez dans les effluves laissées derrière lui,.. mais qu'est ce tu fais me disait il souvent, je répondais: j'aime bien le goût de ta pipe.

Un beau jour alors que j'étais avec lui la pipe au bec (lui pas moi), il me dit, viens voir tu veux goûter? quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai tiré sur la pipe, une fumée âcre qui ma aussitôt fait partir en courant.. il m'a bien eu le bougre.., mais je n'en suis pas resté là.

Un soir alors que cette fameuse pipe me reluquait, le grand père n'étant pas là.., je me suis décidé à m'en accaparer.. et je suis parti  direct en forêt un peut plus loin que la maison.. en ayant pris soin de dégotter une ou deux Royale menthol à ma mère.. une fois installé bien tranquillement à l'abri de tous les regards, je me suis mis à dépieuter les deux clopes pour bourrer le tabac dans la pipe, j'ai tiré deux trois taffes, c'était toujours aussi dégeu..
voilà.. ce n'est que vers l'âge de 18 ans que j'ai vraiment apprécier mes premières pipes, avec narval clan et amsterdamer.

et qu'a dit ton grand-père lorsqu'il a repris sa pipe avec un arrière-goût mentholé?
Je sens que les fesses m'auraient chauffé si j'avais tenté la même chose...   
C'est p't-être ce tabac mentholé des clopes de ta mère qui t'a rendu cette pipe si peu attrayante... ce qui est d'ailleurs une bonne chose en soi parce qu'avant 18 ans, c'est sacrément jeune pour fumer... quoique, au fond, on est toujours trop jeune.

On se rend compte à te lire mon cher Demangep qu'il y a quand même souvent un fond commun dans notre envie de fumer la pipe...

+1... Et merci pour ces souvenirs!

Dans mon cas l'évolution vers la pipe a été plus banale: je crois qu'il y a tout simplement un âge où on aspire à avoir de belles choses à soi, un petit confort, quelques menus détails qui nous font penser malgré tout, très subjectivement, qu'il y a de belles et simples choses dans cette vie.

A 18 ans, je n'aspirais à rien posséder sinon ma liberté, et j'estimais même qu'être libre c'était pouvoir tout jeter ou brûler du jour au lendemain. A 37, je sais bien qu'il y a des servitudes incontournables et qu'à tout prendre, mieux vaut s'y adapter pour y tailler un petit nid à sa convenance. Après dix ans de banlieue parisienne, je n'aspire qu'à la Haute-Savoie où je dois muter bientôt, pensant terrasse, espace de vie, contact avec la nature et plaisirs simples. J'aime couvrir du regard les quelques objets qui relèvent du "luxe" dans ma modeste collection - tels mes Stetson que je ne porte que quelques jours par an mais que j'aime à la folie, ou désormais mes pipes.

J'ai été très vite et très tôt un drogué à la nicotine. Pour tout avouer, dans mes folles années j'ai tâté d'autres saloperies, mais aucune n'est parvenue à m'attacher durablement, tandis que le tabac m'a collé à la peau. Des premières tiges chipés à mon père vers 14-15 ans, avec ce rite initiatique qui consiste à faire le mur avec quelques copains dans le dos des surveillants du collège pendant la récré - tremblant délicieusement de la crainte d'être grillé par le CPE dans notre planque de fortune - jusqu'à mes nuits blanches enfumées des années plus tard.

J'ai arrêté de fumer pendant six ans, après avoir obtenu mon CAPES - l'idée qu'une nouvelle phase de ma vie s'ouvrait, finie la vie d'étudiant-bohème et les petits boulots précaires, donc un moment idéal pour changer certaines choses. Simplement fumer est aussi un mode de vie - on ne se contente pas de se plier à une addiction, on y associe moults rituels et habitudes qu'en définitive on n'a pas envie d'abandonner.

Qu'est-ce que le plaisir d'une terrasse sans fumée? Qu'est-ce que le plaisir d'écrire longuement et tardivement sans tabac? Pour moi, le "mauvais" choix s'est imposé à nouveau.

Pour un fumeur, la cigarette est néanmoins davantage une servitude qu'un plaisir. Deux ans après ma reprise, une bronchite qui ne s'arrêtait plus m'a conduit à chercher un substitut: ça a été la cigarette électronique. Efficace d'ailleurs au niveau de ma santé: j'étais toujours accro à la nicotine, mais plus de maux de gorge et d'infection des bronches.

L'e-cig a ses passionnés et ses utilisateurs exigeants aussi: au-delà des produits courants, il existe des fabriquants d'engins et de liquides plus élaborés - et les américains, toujours partants pour procéder à des associations improbables au niveau des saveurs, sont en pointe dans ce secteur avec des liquides d'un réalisme surprenant. Un fabricant britannique, également, élabore des liquides à bases de vrais tabacs cubains ou de périques macérés, réellement intéressants.

Beaucoup de liquides prétendent imiter les tabacs à pipe, et cela m'a conduit à penser que de ce côté-là, il y aurait une expérience "tabac" plus intéressante à maints égards que mes addictions précédentes.

Il y a deux-trois mois, de passage en Belgique, je suis passé devant un magasin spécialisé en bons tabacs, bons cigares, et bons rhums. Je n'ai pas pu résister à l'idée d'y jeter un oeil de plus près et ma copine m'a littéralement poussé à m'acheter une petite pipe pas chère - paraît que j'étais comme un gamin devant un magasin de bonbons.

Je ne regrette pas ce premier pas.

Gustativement, je ne vous apprends rien, fumer la pipe est sans comparaison possible avec la tueuse. Ici les amateurs éclairés parlent de leurs tabacs comme les oenologues parlent de bons vins. La pipe apporte du plaisir, de la satisfaction et de la variété là où il n'y avait que dépendance et monotonie.

L'art de la pipe, c'est aussi l'amour des beaux objets - et une relation très particulière de l'amateur de bouffarde avec "ses" pipes, qui fait que cet amour n'est pas seulement celui du collectionneur. Il y a tout un rapport sensuel à l'objet et aux rituels associés - j'aime sentir mon pouce se caler parfaitement au fourneau de ma Stanwell ou mes doigts caresser le fourneau de ma Vauen rustiquée (ouaip, ça prête à calembours aussi, mais quand on parle de pipe on dérive facilement, sans parler de l'astiquage de nos beaux engins).

Petit à petit, nos bouffardes appellent à elles d'autres objets tels que les pots à tabac, porte-pipes et cendriers dédiés. En trois mois mon modeste appartement de banlieue s'est garni de tels objets souvent obtenus à vil prix sur un site d'enchères.

Et me voilà des vôtres!

Soit le bienvenu. Très beau récit et surtout ... bien écrit. Amitiés virtuelles.

Superbe récit, Yvon , et un vécu tellement vrai, qu'on aimerait que beaucoup d'accros à la clope (ou autres "saloperies" comme tu dis si bien ) prennent le même chemin que toi...

Très beau récit, en effet! Merci pour le partage...

Merci pour ce passionnant récit plein de sensibilité et de franchise.

Quel plaisir de te lire, Yvon, bouffarde à la main!  Merci sincèrement pour ce délicieux moment!!! 

Effectivement, un chouette moment de lecture !

J'aime beaucoup ton texte, c'est un plaisir...

+ 1000 avec tous les copaings: j'aime le récit, le vécu et la philosophie du gars, merci à toi cher Yvon  !

Je ne suis pas prête à faire un tel arrêt sur image alors j'admire tout simplement ceux que je viens de lire.
Merci pour vos très belles confessions.

Or Pâle a écrit:Je ne suis pas prête à faire un tel arrêt sur image alors j'admire tout simplement ceux que je viens de lire.
Merci pour vos très belles confessions.

et pourtant, j'ai personnellement vraiment hâte de lire cette confession. Comment, femme, en vient-on à la pipe, cet art généralement attribué à un monde très masculin...  

Très agréable de vous lire, Demangep et Yvon   

Le Passeur a écrit:

Or Pâle a écrit:Je ne suis pas prête à faire un tel arrêt sur image alors j'admire tout simplement ceux que je viens de lire.
Merci pour vos très belles confessions.

et pourtant, j'ai personnellement vraiment hâte de lire cette confession. Comment, femme, en vient-on à la pipe, cet art généralement attribué à un monde très masculin...  

La Passeur, voici une petite vidéo de 1954 qui prouve que je ne suis pas une exception, loin de là...et Honni soit qui mal y pense   
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Trop bien, la vidéo !!  

Celle-ci aussi : c'est du lourd  
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Or Pâle a écrit:

La Passeur, voici une petite vidéo de 1954 qui prouve que je ne suis pas une exception, loin de là...et Honni soit qui mal y pense   
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Je suis loin, très loin, ma douce amie, de t'imaginer l'exception qui confirme la règle. Ti y a longtemps que je sais les femmes bouffardeuses à l'occasion. Reste néanmoins qu'elles sont loin de représenter la majorité d'entre nous. C'est précisément la raison pour laquelle je te demande une historiette nous racontant les méandres de tes premiers pas pipesques.  

Or Pâle a écrit:Celle-ci aussi : c'est du lourd  
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Excellent !

Un nouveau déterrage de ce fil dont, à chaque fois, j'adore relire les passionnants récits!...

On a commencé par des petits bisous,puis on a mis la langue et une chose en amenant une autre...elle m'a fait une pipe,ça a été pareil pour tout le monde je pense.  


























Bon maintenant j'arrête de dire des conneries,après avoir essayé la cigarette et les cigares j'ai eu envie de tester la pipe de temps en temps,puis j'ai arrêté la cigarette pour ne fumer que la pipe depuis 4 mois maintenant.


ps: c'est de ta faute aussi,tu nous tend la perche,on la saisi.

Sympa ce fil. Et ça fait réfléchir et sacrément revenir en arrière parfois !
Je ne suis plus très jeune, et j’ai vécu une époque où le tabac était loin d’être mal perçu comme aujourd’hui. Tout jeune, vers 3 ou 4 ans, je revois mon grand-père se rouler une cigarette après le déjeuner. Il avait été un très gros fumeur, mais il avait ensuite presque arrêté suite à des problèmes cardiaques. Il fumait encore un peu de temps en temps. Et lorsqu’il se roulait une cigarette, il me donnait une feuille d’OCB que je roulais gravement (mais sans tabac) pour faire comme lui.
Mon père, lui, c’était la pipe. Je l’ai toujours connu, au plus loin que je remonte, fumant la pipe .Il en avait plusieurs, certaines recouvertes de cuir et au foyer d’écume, mais toutes des Billiard droites, jamais aucune courbe. Lorsqu’il a eu une écume pour un de ses anniversaires, c’était encore une Billiard droite. Il fumait beaucoup, dans son bureau car il travaillait pas mal à la maison, et passait d’une pipe à l’autre. Elles étaient souvent très culottées, pour certaines je n’aurai pu passer mon petit doigt dans le fourneau. Et je n’étais pourtant pas épais à l’époque. Il a fumé du Bergerac, du Narval, et puis il est venu au Schippers. Je me souviens encore du paquet blanc avec le pêcheur hollandais vert dessiné dessus. Nous habitions Lyon à l’époque.  J’ai le souvenir d’un tabac assez fort à l’odeur, mais pas désagréable. Mais je n’y ai jamais goûté par la suite. Je l’ai ensuite toujours connu avec ce tabac là.
Moi j’étais au Lycée, en sixième. A l’époque on ne parlait pas de Collège, on entrait au Lycée après l’école primaire. J’ai commencé par la cigarette. Mon premier paquet fut un paquet de SMART, marque sûrement disparue depuis, parce qu’un de mes grands cousins en fumait. Je me revois encore aller acheter mon premier paquet, j’étais haut comme trois pommes, et le buraliste qui me le vendait sans sourciller. Quelque chose de maintenant inconcevable. Mais pour les plus jeunes, dites vous que le Général de Gaulle était encore au pouvoir. C’est dire !
Ce paquet, je l’ai ramené à la maison, puis je l’ai ouvert juste sur un côté (c’était un paquet souple) comme j’avais vu faire les copains et les adultes de mon entourage. Et je l’ai gardé sous mon oreiller et je le respirais de temps en temps. C’était plus le plaisir d’avoir fait mon premier achat de Grand que l’envie de fumer. Je sentais une odeur nouvelle, particulière, qui me plaisait beaucoup. Puis j’ai acheté un paquet de KENT parce qu’un copain en avait un (je devais être influençable ). Paquet rigide blanc avec de fines rayures verticales bleues et cette mention pour moi incompréhensible : King Size . D’accord, j’étais au lycée, mais je faisais Allemand en première langue.   Ce paquet là, je l’ai fumé.
Puis le temps a passé. En troisième, j’allais me cacher avec d’autres au fond du terrain de sport pour fumer tranquillement loin des surveillants. Il arrivait régulièrement que nous fassions le mur entre midi et deux pour passer chez le buraliste. J’achetais à l’époque des Dunhill (toujours influencé par un autre ).
Je suis venu à la pipe en Première. J’habitais Brest. Je me revois encore, comme ceux de mon âge, cheveux longs pas toujours très propres, pull marin boutonné sur le côté, jean à pattes d’éléphant et vieille parka militaire des surplus. En plus, nous avions souvent en pendentif une hermine faite avec des clous de maréchal ferrand et un Triskell brodé sur l'épaule de la parka. Outre les classiques, Pink Floyd, les Stones, nous écoutions Stivell, An Triskell et Tri Yann.   
Et à partir de la Seconde, nous avions le droit de fumer à la récré. C’était avant que Valéry Giscard d’Estaing ne soit élu et ne nomme Simone Weil ministre de la Santé publique. C’est elle qui prendra les premières mesures anti-tabac.
C’était l’époque des pubs ,inconcevables  maintenant, où l’on voyait une jeune femme blonde se pâmer devant des volutes de fumée avec un homme en arrière plan qui fumait la pipe. La légende était le meilleur : de mémoire, elle disait : « Ah, un Homme, un Vrai. Il fume du Clan ! » .Même à l’époque, le ridicule de cette pub nous faisait hurler de rire.

J’avais vu une pipe en terre blanche à la devanture d’une civette qui en vendait plusieurs, certaines peintes, d’autres non. Moi c’était la blanche qui me plaisait : un fourneau blanc tout simple, un tuyau fin,  assez long (presque une liseuse) et légèrement courbé. Il y avait un petit bouchon de liège à la jonction tige/tuyau.
         J’ai acheté la pipe, un paquet d’Amsterdamer je crois (c’était un des tabac pour pipe le plus vendu à l’époque, le paquet bleu marine avec le hollandais souriant). Je l’ai arboré crânement à la récré. Je devais avoir fière allure, car une semaine plus tard nous étions assez nombreux à fumer la pipe dans la cour.
J’ai ensuite acheté ma deuxième pipe, une jolie Bullmoose de chez Butz-Choquin je crois. Et là sur les conseils d’un ami je me suis mis au Flying Dutchman. J’adorais son arôme. A tel point que quand j’en ai racheté une boîte des années après, rien qu’en l’ouvrant l’odeur m’a fait repartir trente ans en arrière.
          En même temps je fumais des cigarettes, brune et blondes. J’ai beaucoup fumé des Players sans filtre (celles avec le marin sur la boite blanche) mais aussi des Gitanes (j’aimais bien), des gauloises (j’aimais moins) des Boyards (c’était du gros !). Ayant vu un jour une photo de Brel avec un paquet de Celtiques à la main, et comme Brel était Mon Chanteur, (et l’est d’ailleurs toujours) je me mis aux Celtiques un temps.
Puis le temps a passé. J’ai continué régulièrement à fumer, à acheter de nouvelles pipes. Quant à l’entretien, à ma grande honte je l’avoue il se limitait au plus strict : un coup de chenillette, voir de sopalin dans le tuyau, et puis c’est tout. En plus, j’étais un croqueur de tuyau. Je gardai toujours ma pipe au bec pour travailler, et je serrai fort. J’ai même complètement creusé un tuyau en corme d’une jolie petite Lovat à tuyau saddle (mais sa lentille était trop grosse et désagréable en bouche).
A l’époque j’avais une dizaine de pipes dans un porte pipe avec  un joli pot à tabac. Il était blanc avec une tête d’indien dessus. La vie a fait que je n’ai rien gardé de ma jeunesse sinon je crois que j’aurais aimé faire revivre ces vieilles pipes.
Ensuite, étudiant à Paris, je fumais peu la pipe, surtout la cigarette (des Benson & Hedges blanches que cette fois j’avais découvert seul ). J’en fumai environ deux paquets par jour.
Plus tard je me suis remis à fumer la pipe avec mon frère et mon beau-frère. Ce fut l’époque des découvertes de l’Amphora whisky, du Borkum Riff, du Troost, nous cherchions toujours à nous étonner mutuellement par une nouvelle découverte.
J’avais acheté lors d’un séjour en Suisse, à Clarens ou Territet, en tout cas près de Montreux (ah le Lac ! qu’il est beau !  j’y retournerais volontiers ! ) une jolie Butz Choquin brûle-gueule taillée à la main avec un beau fourneau très flammé. Elle avait une tige très courte qui se prolongeait par de la corne. Je l’ai souvent fumée ensuite durant mon service militaire (elle tenait parfaitement dans la poche poitrine du treillis, celle qui avait une fermeture éclair). Je l’ai ensuite gardée longtemps, mais un jour ayant trop croqué le tuyau (malheur à moi) je suis allé chez un buraliste qui me l’a remplacé par un tuyau rapprochant, un saddle de marque Chacom. Mais il fallait forcer un peu pour l’enfoncer dans la corne. Et un jour elle est tombée et la tige s’est cassée. J’ai recollé les morceaux sans grand espoir de pouvoir la faire revivre mais je la conserve toujours dans mon nouveau râtelier avec mes nouvelles pipes. Depuis, avec ce que j’ai vu sur ce forum depuis que je le fréquente, je me dis que, peut-être..).
 
Puis j’ai épousé la Dame de mes Pensées, qui bien que non fumeuse était tolérante à mon vice. Dans le même temps j’ai commencé à travailler dans un bureau où nous étions dix, donc les fumeurs sortaient dans le couloir pour fumer. Et peu à peu sont venus les enfants, et je ne fumais jamais devant eux. A tel point que ma fille il y a quelques années m’a avoué être « tombée du paquetage «  lorsqu’elle m’a vu fumer une cigarette lors d’un mariage. Je ne fumais pas devant mes enfants, je ne fumais plus au boulot car la loi Evin étai passée par là. En fait je fumais une dizaine de cigarettes le soir avant de me coucher, toutes celles que je n’avais pas fumé dans la journée. Et puis j’ai eu des soucis de santé, je me suis dit que je ferais aussi bien d’arrêter le tabac. J’ai terminé mon dernier paquet de cigarettes, fumé ma dernière pipe (de Flying Dutchman) et puis j’ai arrêté du jour au lendemain, sans regrets ni effets secondaires.
Je suis resté une vingtaine d’années sans fumer, et  depuis quelques années j’ai repris goût à fumer une cigarette de temps en temps,
Et je me suis remis à fumer la pipe, doucement, quand je voyais mon frère, une fois par an (nous vivons malheureusement assez éloigné  l’un de l’autre). Et il y a quelques temps, j’ai découvert ce forum, et surtout la culture tabagique de ses membres. J’ai appris qu’il n’y avait pas que le Gris et les aros, et j’ai découvert les anglais et le Latakia via l’EMP. Rien que pour ça, je vous en suis reconnaissant.
Depuis, j’ai également grâce aux précieux conseils que j’ai puisés sur le forum remis à neuf une Peterson System dont le tuyau vert olive faisait mon désespoir, et je suis en train de restaurer des pipes achetées sur e-bay trois francs six sous mais qui me plaisent bien et qui auparavant auraient fini à la poubelle.
Donc je dois beaucoup à ce forum et à ses membres !

Voilà. Je crois que j’ai été un peu long mais la lecture de ce fil a fait ressurgir plein de choses. J’espère ne pas vous avoir trop ennuyés et que certains d’entre vous auront eu le courage de me lire jusqu’au bout.