Les tribulations d'un Québécois en Gaule

C'est chouette mais l'empathie que tu sais faire naître me rend tout mal à l'aise ...
J'ai hâte que tu sois en pleine forme pour que je me sente mieux.  

Je ne sais plus, je crois qu'il reste quatre jours, peut-être cinq avant que les choses ne se fixent... le matin où j'ai rencontré Tabadoc et sa Bretonnette
à partir de là, y a eu un renversement de la vapeur. Reste que tout malade que j'étais, me maintiens, ce fut, pour moi, un véritable voyage de rêve. Et pourtant, non je suis pas masochise...

Les tribulations d’un Québécois... Cap à l’Ouest !

Lundi, 7 octobre ; si ça continue comme ça, je ne durerai même pas le temps que durent les roses. Quand SmokingDragon et sa Dragonette ont donné signe de vie, il y avait bien deux heures que j’étais en train de donner, moi, signe de mort. Tellement les yeux pochés que je me demande comment je peux bien faire pour voir quelque chose.  Non je ne suis pas passé devant le miroir. Je craindrais trop de me faire peur moi-même. Je ne suis toujours pas à ce point farouche que j’aie peur de mon ombre, mais peur de mon propre faciès...
Au passage, un élément dont j’aurais dû faire mention hier et que j’ai omis, je ne suis, même lorsque je suis en santé, pas très techno. Aussi, j’ai acheté à saint Claude un téléphone sur lequel Bandit a inscrit son numéro de téléphone dans la voiture, au cas où j’aurais des pépins, et arrivés à Paris, Dragon a inscrit le sien, celui de Dragonette, celui de Tabadoc chez qui je dois me rendre en Bretagne, de même que celui de mes amis en Alsace. Ainsi j’e suis prémuni contre tout risque réel ou invraisemblable. En outre, Dragonette m’a prêté son GPS. Je suis, comme on peut le constater, armé pour faire face à Poséidon et Louis XV, à Odin  et Dark Vador. Pas besoin de cours pour le GPS parce que j’en ai un à la maison et que les GPS se ressemblent tous un peu. Pour le téléphone, par contre... oui, Dragon a eu besoin de beaucoup de patience. En santé je ne suis pas très techno, alors qu’on s’imagine un peu dans l’état où je me trouve.
Dragonette a pris entente avec son amoureux à l’effet que c’est lui qui viendrait me conduire à la gare pour aller prendre mon train en direction de Nantes, où je dois récupérer la voiture louée du Québec. Je ne sais pas ce que c’est comme voiture, mon contrat de location fait état d’une Renault Twingo. Suite à un différend entre la compagnie Renault et le ministère des Transports, lequel date d’au moins trois décennies, les Renault ne sont plus vendue au Québec. J’ignore donc tout de cette Twingo. Tout ce que je sais, c’est qu’il s’agit d’une économique. Mais j’ai stipulé, auprès de mon courtier, que je voulais une voiture dans laquelle je serais capable de mouvoir mon 1,80 m.
Dragon devait m’emmener jusqu’à la gare, mais compte tenu de mon état, il décide de m’emmener jusqu’au quai d’embarquement.  Il connaît les lieux, connaît donc les airs de la place ... et il n’est pas malade. En conséquence, il marche à grandes enjambées, ce que je suis incapable de faire pour des raisons inverses aux siennes. J’avance aussi bien que je le peux, mais c’est néanmoins nettement moins vite que lui qui, ai-je l’impression, s’impatiente. J’essaie donc de redoubler de vitesse, mais j’ai cette maudite valise en instance de divorce avec sa sangle sur laquelle je ne peux pas me fier. Certes, 23 kg (le poids limite accepté par les compagnies d’aviation pour un bagage de soute) ce n’est pas énorme. Mais quand on est dans un état comme le mien, ça demande des bras du genre de ceux de Drak Poy...
En désespoir de cause, Dragon prend ma valise et, me devance à nouveau. Je n’ai, en fin de compte, qu’à le suivre... si j’y arrive. Je peine donc à mettre un pied devant l’autre, mais tant bien que mal, j’arrive à le suivre, de peine et de misère. Et, comme si ce n’était pas suffisant (ou heureusement pour moi, c’est selon), le train a du retard. On a découvert un colis suspect sur la ligne et, de ce fait, nous devons attendre pour l’embarquement, ce qui finit par se produire. Enfin !
Après m’avoir trouvé un siège, m’avoir assis et placé ma valise dans un endroit où je peux la surveiller, Dragon me dit que, vu mon état, il est bien heureux de m’avoir emmené jusqu’ici, au moins maintenant il est tranquille, il sait que je ne manquerai pas mon train. « Un véritable enfant », en somme, pour lequel on ne peut prendre aucun risque. Tout comme à Dragonette, je lui sais gré de toutes ces attentions à mon endroit. Peut-être est-ce que c’est banal pour un éventuel lecteur, mais a posteriori, quand c’est toi qui es dans l’état où je me trouvais, tu ne peux que te sentir reconnaissant, à moins d’être un véritable égoïste. Encore aujourd’hui je sais que je ne serai jamais capable de trouver les mots ni les gestes pour leur dire ma reconnaissance face à toutes ces attentions qu’ils ont eues à mon endroit tout au long de ce périple entre le départ de mon village et le retour à ce même village.


Accordons-nous un petit intermède qui tiendra lieu de mise en contexte pour bien faire comprendre toutes les chances qui m’ont été accordées tout au fil de ces pérégrinations. En 2011, sur un autre forum de fumeurs de pipe, « Tonton Roland » (qui deviendra Piagru sur la Noble Bouffarde) s’est procuré un de mes écrits et nous avons discuté un certain temps via MP. Il me dit que ce serait sympa si je pouvais venir dans son patelin. Je lui confirme (évidemment !) mon intérêt, mais le voyage en France demeure encore pour le moment du domaine onirique.
Au fil de nos échanges il en est venu à me demander mon patronyme, me demande d’où ma famille est originaire, parce qu’il lui semble connaître ce patronyme. Je réponds que mon ancêtre, Paul Vachon (dit Pomerleau) a traversé la Grande Bleue en 1643, originaire d’un endroit (je ne connais pas son statut aux yeux de la loi française, sa dénomination territoriale) : est-ce une ville, un village, une commune, un hameau ? je n’en sais strictement rien. Au demeurant il pourrait bien avoir disparu, intégré à un autre lieu-dit. J’en connais le nom, mais ne l’ai jamais trouvé sur la carte de Vendée. Je sais seulement que ça « s’appelait » La Copechagnière. Oui, le hasard fait bien les choses !
Il me dit connaître l’endroit, voire bien le connaître puisqu’il y passe plus ou moins à tous les jours pour se rendre au boulot et me confirme, de ce fait, que le lieu existe toujours en tant qu’entité municipale. Mais comme le voyage en France demeure encore du domaine du rêve, je garde l’idée en tête, mais sans plus. Encore une belle occasion ratée, me dis-je. Et comme ce n’est pas la première, je n’en fais pas un drame. S’il fallait que j’aie dramatisé à toutes les occasions ratées, il y a longtemps que j’en serais arrivé à la conclusion que ne me restait plus que le suicide.
Évidemment, sitôt que les pieds m’ont retouché terre après le courriel de Pierre, je me suis empressé de contacter Piagru pour lui annoncer la nouvelle et lui demander par la même occasion s’il n’aurait pas un oreiller à me prêter au cas où je pourrais me rendre en Vendée pour aller visiter le pays de mon ancêtre. Malheureusement rien n’étant parfait, il m’a répondu qu’il était en réorientation, avait déménagé et manquait cruellement de place. MAIS, a-t-il ajouté, ne défais pas tout de suite tes projets pour la Vendée, je te reviens là-dessus très rapidement. Enfin, le plus rapidement possible.
Croyez-le ou non, un quart d’heure plus tard ma boîte de courrier sonnait et c’était à nouveau Piagru qui m’annonçait « mes parents t’attendent ».  Ils ont une chambre, t’auras, au besoin, ta propre porte d’accès à ta chambre et tu pourras, à ton choix, te cuisiner, ou manger avec ma mère et mon père. Évidemment, c’était nettement plus que ce à quoi je m’attendais, que j’espérais...
Il me donne l’adresse civique, le numéro de téléphone et l’adresse courriel de ses parents, ajoute que son père, professeur d’histoire, vient de prendre sa retraite, « tu devrais bien t’entendre avec lui ». J’ai beau tenter d’argumenter avec Piagru à l’effet que je ne connais pas ses parents, il s’entête, précisant que lui non plus je ne le connais pas, et tutti quanti.
C’est la fin de l’entracte parce que j’ai fait le trajet de Paris à Nantes en TGV. Première fois que je prends un train aussi rapide. Et dire que Bombardier, l’un des principaux constructeurs de trains au monde, qui sait construire des TGV puisqu’il en a construit (sauf erreur) pour la France, est une compagnie québécoise dont les sièges sociaux sont à 23 km de chez moi. Dire que le pays qui se prétend le mien a été fondé sur la base de son train. Ben chez nous les trains sont poussifs, datant quasi de l’ère du train à vapeur. Des TGV par chez nous ? Peut-être pour souligner la réalisation d’une navette spatiale touristique entre Cap Canaveral et Alpha du Centaure, mais avant ça, ça m’étonnerait. Je disais donc que nous entrons en gare de Nantes et que je ne sais pas comment sortir de cette gare, ni où est l’endroit pour aller réquisitionner cette Twingo.


Je descends donc du train à Nantes et suis la horde (non ce n’était pas la horde sauvage parce que tous les voyageurs allaient dans la même direction. En outre, s’il se fut agi de la Horde sauvage, c’eut été un film et l’image était nettement trop embrouillée pour être un film de qualité. J’aurais, alors, réclamé un remboursement.). Heureusement que tout le monde allait dans la même direction, parce qu’autrement j’aurais été totalement incapable de choisir quelle direction prendre.  Je les ai donc suivis, jusqu’à ce que je finisse par voir un couple légèrement plus âgé que moi, faisant courageusement face au troupeau humain, prêt à se faire piétiner jusqu’à ce que mort s’en suive. Je voyais la dame faire osciller, comme pour se rafraîchir, un objet que je crus être un carton comme dans les films « on demande monsieur le Passeur ». Il me fallut néanmoins quelques instants pour réaliser que ce carton était en fait un livre, qui plus est, identique à celui de mes titres que Piagru avait acheté. En fait je n’ai reconnu le livre que lorsque j’ai été arrivé à hauteur du couple. Pour les curieux, je vous rassure, toute trouble qu’était ma vue, je ne les ai pas piétinés.
Je me présente à eux, « Maman Piagru » me dit qu’elle m’a reconnu, qu’elle a appris beaucoup de choses sur moi, parce qu’elle a fait enquête sur internet et « Papa Piagru » s’insurge contre tous ces bavardages, arguant que Maman aura bien le temps à la maison.
—  Oui mais j’ai une voiture qui m’attend ici.
—  T’auras qu’à nous suivre.
Je viens pour récupérer  « ma » Twingo et me retrouve (avec mon 1,80 m rappelons-le), dans une Fiat 500. Le siège reculé jusqu’à l’extrême limite, j’ai les genoux de chaque côté du volant. C’est facile, conduire comme ça... Essayez, vous verrez !!! Je suis incapable de mettre ma valise à plat dans la malle arrière, incapable également sur la banquette arrière. Pas incapable en raison de mon état, incapable par manque de place. Je ne suis quand même pas pour étaler mes effets sur la banquette et dans la malle arrière  et laisser ma valise sur le stationnement du locateur. Est-ce que je peux, à la place, arracher la banquette arrière et la laisser sur le stationnement ? Je sens que je vais détester cette voiture. D’ailleurs je commence déjà à la détester. Je roule, en temps normal, dans une fourgonnette américaine alors, tomber dans la Fiat 500, j’ai l’impression de rouler dans une boîte d’allumettes.
(Oh merde ! la dernière fois que j’ai conduit une voiture avec transmission manuelle, je crois que c’était en 1974... y a donc près de 40 ans. Heureusement pour moi, j’ai pris une assurance tous risques, ce n’est donc pas grave si je bousille la transmission.  Mais quand même, les suivre, sur une grand-route, alors que je ne connais ni la route ni la voiture, ni même les lois locales. Misère !)


Nous commençons par nous rendre dans le centre de Nantes, marchant dans le parc du château du duché de Nantes avant de nous rendre dans un resto  parce que Papa et Maman Piagru ont faim, ce qui n’est pas mon cas, évidemment. Papa veut trinquer, mais je n’ai rien et je n’ose pas lever le verre d’eau devant moi. Alors je commande un double pastis, évidemment sec. Tout ce que j’ai dans l’estomac depuis le matin, c’est un café pris chez les Dragon et un autre pris à la gare à Paris.
Je n’ai pas souvenir du nom du restaurant. Ce dont je me souviens, par contre, c’est que de l’autre côté de la rue il y a le Chien Stupide. Ma santé de l’heure ne me permet pas de comprendre pourquoi il est stupide. Ce n’est que plus tard, lorsque je récupérerai ma santé et mes esprits, en repassant sur cette photo, que je comprendrai le fin mot de l’affaire.


Me voilà parti sur l’autoroute avec avertissement de faire bien attention de suivre maman et papa Piagru et de ne surtout pas prendre l’embranchement (je n’ai plus souvenir de l’embranchement en question). J’ai bientôt l’agréable constatation que la conduite en version manuelle, c’est comme le vélo, ça ne se perd pas. Si au moins j’avais davantage d’espace... !
Bref, tant bien que mal j’arrive à suivre Maman et Papa Piagru et nous roulons, eux dans une voiture que je découvrirai relativement spacieuse le lendemain tandis que moi... enfin passons. N’empêche que si j’avais eu les idées au bon endroit en arrivant au guichet de rentalcar, on m’aurait entendu et encore, on m’aurait entendu de loin.  Bref, je suis les parents Piagru et je découvre bientôt que nous arrivons dans le stationnement de l’église.

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Quoi ? J’ai bien dit ...d’une église ? Doit y avoir une erreur. Quoique, bon,  je ne connais et ne suis pas concerné par les états d’âme de monsieur et madame Piagru. Peut-être qu’ils sont, contrairement à moi, croyants et qu’ils viennent faire... Non, Papa Piagru descend de voiture et vient me voir, me faisant signe de descendre. Je m’exécute donc et viens à sa rencontre.


C’est l’église de la Commune de ton ancêtre, l’église de  La Copechagnière. En faisant des fouilles, nous avons trouvé l’historien de l’endroit et il nous attend à l’intérieur, monsieur Grousseau (un nom que, bien que Français, on ne trouve pas chez nous) vient plutôt à notre rencontre que de nous attendre à l’intérieur, nous raconte les alentours, la raison d’être de telle pierre près de l’église (il me semble que c’est une pierre de la précédente église, détruite par le feu à la fin du XIXe siècle, mais conséquence de mon état, j’en perds des bouts, sans doute parmi les plus importants).


Chose certaine en tout cas, cette église n’a pas connu mon ancêtre.  J’enregistre cependant les éléments de la construction de cette nouvelle église qui me conforte dans mes positions anticléricales.  Le curé de la paroisse de l’époque, quand vint le temps de reconstruire, s’enquit voir une vieille dame, mécène de l’endroit, et lui réclama quelques deniers, précisément pour construire. La vieille dame les lui accorda de bonne grâce. Non satisfait, il alla voir une autre vieille dame, également mécène de l’endroit et lui demanda de faire également sa part, compte tenu du fait que madame X (Monsieur Grousseau n’avait pas souvenir des noms de ces deux généreuses dames) lui avait remis un montant fort généreux pour la reconstruction. Ce voyant, madame Y ouvrit ses  goussets et doubla la somme offerte par madame X.


Quoique rondelette, la somme totale était loin d’être suffisante pour la construction du nouveau temple. Le curé fit néanmoins entreprendre les travaux, puis lorsque les sous vinrent à manquer, il alla crier famine, pourrait-on dire en paraphrasant Lafontaine, chez madame X, lui affirmant que madame Y avait, dans son immense grandeur d’âme, bien voulu lui accorder une somme pour le moins substantielle, sans toutefois dévoiler le « faramineux » montant, d’autant qu’elle n’avait donné qu’une fois... Nanti d’un nouveau montant fabuleux, il parti voir madame Y et lui servit une salade analogue, de sorte que Madame Y ouvrit tout grand, à nouveau, ses goussets et lui accorda un second montant duquel on pourrait dire n’importe quoi, sauf qu’il n’était certainement pas dérisoire.


Le curé remit donc les ouvriers à la tâche, lesquels redoublèrent d’ardeur.  Malheureusement une fois de plus, les sous vinrent à manquer une nouvelle fois comme on s’en doute, parce que construire une église demande une montagne de sous, qu’il s’agisse de francs, d’anciens ou de nouveaux francs ou d’euros, ça en demande beaucoup. Malheureusement pour lui, monsieur le curé se souvient que mesdames X et Y avaient eu la visite du Passeur entre-temps, de sorte qu’elles ne pouvaient plus être d’aucun aide pour le PasTeur. C’est ainsi que l’église de La Copechagnière, l’une des rares du style, fut terminée avec un clocher en ...bois plutôt qu’en pierre comme la base.


Retour dans cette voiture de... pour rentrer à la maison. Maman Piagru se charge de tenter de mettre hors de combat mon rhume, mais il est tenace. J’essaierai d’envoyer un courrier à Mélu, mais incapable de me connecter à l’adresse de Maman Piagru (Papa Piagru se désintéresse totalement de la chose informatique, donc c’est à son épouse de s’occuper de garder contact avec le monde extérieur), de sorte que mon courrier à Mélu restera dans le casier des brouillons de ma tablette.

Belle aventure sur la terre de tes ancêtres cher Passeur... Je n'ose imaginer la gêne que tu as rencontrée dans ce pot de yaourt qui t'a servi de véhicule... Mesurant 3 cm de moins que toi et muni d'une proéminence ventrale généreuse, la Twingo n'est vraiment pas une voiture dans laquelle je suis à l'aise...
En tout cas, voila encore un épisode qui rend bien tes ressentis et ambiance de ces moments... J'attends la suite avec grande impatience...

Harmoblues a écrit:Belle aventure sur la terre de tes ancêtres cher Passeur... Je n'ose imaginer la gêne que tu as rencontrée dans ce pot de yaourt qui t'a servi de véhicule... Mesurant 3 cm de moins que toi et muni d'une proéminence ventrale généreuse, la Twingo n'est vraiment pas une voiture dans laquelle je suis à l'aise...
En tout cas, voila encore un épisode qui rend bien tes ressentis et ambiance de ces moments... J'attends la suite avec grande impatience...

en fait Harmo dans une twingo, tu klaxonne quand tu freines      



sinon cher Passeur, très belle suite de tes aventures

kenshiro a écrit:

Harmoblues a écrit:Belle aventure sur la terre de tes ancêtres cher Passeur... Je n'ose imaginer la gêne que tu as rencontrée dans ce pot de yaourt qui t'a servi de véhicule... Mesurant 3 cm de moins que toi et muni d'une proéminence ventrale généreuse, la Twingo n'est vraiment pas une voiture dans laquelle je suis à l'aise...
En tout cas, voila encore un épisode qui rend bien tes ressentis et ambiance de ces moments... J'attends la suite avec grande impatience...

en fait Harmo dans une twingo, tu klaxonne quand tu freines      



sinon cher Passeur, très belle suite de tes aventures

Et non très cher, je fais beaucoup mieux ! Je n'y entre pas ! 

Petite erreur de publication... J'ai supprimé...

Mais, qu'apprends-je ? Notre cher passeur a des racines Vendéennes !!!

Mes parents étant originaire du Nord Vendée, peut être sommes-nous cousins ! 
J'ai connu quelques Vachon au collège et au lycée. D'ailleurs il semblerait que mon patronyme soit assez répandu au Quebec. Je pense qu'un de mes ancêtre a tenté sa chance en Nouvelle France !
C'est marrant parce que la société ou travaillait mon père avait son siège social à La Copechagnière !

En tout cas je suis tes aventures depuis le début, c'est un récit fort intéressant et écrit avec beaucoup de talent.
Continue comme ça 

Si je comprends bien, Rascar Capac, ton patronyme est Vachon?

Rascar Capac a écrit:Mais, qu'apprends-je ? Notre cher passeur a des racines Vendéennes !!!

D'ailleurs il semblerait que mon patronyme soit assez répandu au Quebec. Je pense qu'un de mes ancêtre a tenté sa chance en Nouvelle France !
C'est marrant parce que la société ou travaillait mon père avait son siège social à La Copechagnière !

En tout cas je suis tes aventures depuis le début, c'est un récit fort intéressant et écrit avec beaucoup de talent.
Continue comme ça 

Répandu je ne sais pas, mais connu, certainement. Il semblerait en effet que l'un de tes ancêtres ait très bien réussi ici. pour notre grand bonheur :

les gâteaux Vachon font partie de ma famille... mais je n'ai pas été crémé par leur fortune...

Le Passeur a écrit:les gâteaux Vachon font partie de ma famille... mais je n'ai pas été crémé par leur fortune...

Et moi j'ai Michel Louvain ( Poulin ) dans ma famille et je n'ai pas hérité de son charme...

Mais assez de digression de ma part. Bravo cher ami, un bien beau récit que voilà.

Merci pour la poursuite de ce récit qui m'apprend beaucoup de choses sur ton périple. Je savais que tu étais passé en Vendée et pourquoi mais tu n'avais pas eu le temps de me donner tous les détails. C'est chose faite. Un  grand merci !

Le Passeur a écrit:Si je comprends bien, Rascar Capac, ton patronyme est Vachon?

En fait je me suis mal exprimé, mon patronyme est Fortin, et après de succinctes recherches, j'ai l'impression qu'on en trouve au Quebec.
J'avais fait quelques recherches sur des personnes avec le même nom et prénom que moi et toute celles que j'ai trouvé habitaient au Québec !

Rascar Capac a écrit:

Le Passeur a écrit:Si je comprends bien, Rascar Capac, ton patronyme est Vachon?

En fait je me suis mal exprimé, mon patronyme est Fortin, et après de succinctes recherches, j'ai l'impression qu'on en trouve au Quebec.
J'avais fait quelques recherches sur des personnes avec le même nom et prénom que moi et toute celles que j'ai trouvé habitaient au Québec !

ah oui, les Fortin y en a "à la pelle" chez nous.... le voisin immédiat de la maison où j'ai grandi en était d'ailleurs un, mais pas un chic type. Remarque que des couillons y en a sous plus ou moins tous les patronymes... Y avait un autre Fortin qui demeurait à 4 maisons de chez moi et lui était une perle. D'ailleurs, y a même une rue dans la ville qui a été nommée en son honneur. Et y a également un centre de ski...

Tabadoc a écrit:Merci pour la poursuite de ce récit qui m'apprend beaucoup de choses sur ton périple. Je savais que tu étais passé en Vendée et pourquoi mais tu n'avais pas eu le temps de me donner tous les détails. C'est chose faite. Un  grand merci !

J'avoue que je connaissais pas la Vendée, autrement que par le massacre contre les Vendéens.  Maintenant je connais même les armoiries du lieu d'origine de mon ancêtre:

et on a donné le nom de mon ancêtre à l’aréna de La Copechagnière, à un parc le jouxtant, de même qu'à une rue.On y a également mis une stèle commémorative où on le vieillit de près de 100 ans

Très sympa d'avoir ces témoignages du passé lorsque l'on fait des recherches sur ses racines...

Le Passeur a écrit:

Rascar Capac a écrit:

Le Passeur a écrit:Si je comprends bien, Rascar Capac, ton patronyme est Vachon?

En fait je me suis mal exprimé, mon patronyme est Fortin, et après de succinctes recherches, j'ai l'impression qu'on en trouve au Quebec.
J'avais fait quelques recherches sur des personnes avec le même nom et prénom que moi et toute celles que j'ai trouvé habitaient au Québec !

ah oui, les Fortin y en a "à la pelle" chez nous.... le voisin immédiat de la maison où j'ai grandi en était d'ailleurs un, mais pas un chic type. Remarque que des couillons y en a sous plus ou moins tous les patronymes... Y avait un autre Fortin qui demeurait à 4 maisons de chez moi et lui était une perle. D'ailleurs, y a même une rue dans la ville qui a été nommée en son honneur. Et y a également un centre de ski...

D'ailleurs après quelques recherches, il semblerait qu'un certain Julien Fortin soit à l'origine de mes cousins outre Atlantique, dans lesquelles on retrouve une certaine Madonna !
Va falloir que je prenne contact avec elle 

Bon j'arrête là mes digressions généalogiques !

si elle te répond, fais-nous-le savoir

Ne lui demande pas tout de suite si elle fume la pipe ! 

Toukour aussi distrayant et rejouissant ce recit merci a toi le passeur

Pas mal le récit.
J'attends la suite avec impatience.

piagru a écrit:Pas mal le récit.
J'attends la suite avec impatience.

Tiens, salut cher ami, que voilà une belle rencontre dans ces pages!
Quelque part aujourd'hui, je devrais être en mesure de poster la 2e journée chez tes parents. Au passage, quand tu leurs parleras, remercie-les encore de ma part. J'ai eu un immense plaisir à découvrir avec eux ton patelin, tout comme celui de mes ancêtres.

Les tribulations d’un Québécois... Les marais salants !

Mardi 8 octobre, Après une bonne douche matinale pour me rafraîchir et éliminer les résidus de transpiration, une transpiration trop faible pour croire que j’aie des chances de m’être débarrassé de mon indisposition, je rejoins mes hôtes dans la cuisine, où on s’informe de l’évolution de mon malaise pendant que maman Piagru  me sert du pain rôti et un grand bol de café que je peux ajuster à mon goût, papa Piagru m’annonce qu’aujourd’hui, nous irons visiter Noirmoutier  et ses marais salants.
Ce n’est pas sans me plaire parce que si j’ai déjà entendu parler des marais salants, si je sais ce qu’on y fait, ce ne serait pas honnête de ma part de prétendre que je sais comment on s’y prend. J’aurais beau jeu pour savoir, moi qui ai demeuré pendant vingt ans en bord de mer. Mais ça demeure un trou dans ma culture puisqu’on ne « cueille  » pas le sel de mer aux Îles-de-la-Madeleine. Ce pourrait cependant être un revenu d’appoint pour cette communauté, mais il semble que personne n’ait jamais songé à le faire. Je suis donc heureux de pouvoir dire que je boucherai ce trou culturel aujourd’hui.
Papa Piagru s’impatiente parce que son fils, Piagru soi-même a annoncé qu’il viendrait faire un tour, question de connaître le cousin d’outre-Atlantique ce matin et Papa a prévenu qu’il n’entendait pas partir après 8h30. Il n’est pourtant que sept heures cinq, mais il semble que demeure chez le paternel un fond de discipline scolaire, parce que si on dit sept heures, c’est sept heures. Et c’est  précisément l’heure à laquelle Piagru a annoncé qu’il arriverait. Alors, cinq minutes plus tard qu’annoncé, reconnaissons-le, c’est une éternité.
Enfin, le « retardataire » finit par arriver. Il était temps parce que papa Piagru commençait à sérieusement songer à lui coller une retenue.  On discute de choses et d’autres, des impressions de l’étranger sur son voyage en vieux pays, des raisons qui font que Piagru ne vient pas plus souvent sur le forum, explications qui relèvent plus ou moins d’une confession dans le but de faire ses Pâques, ce que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, chanterait Aznavour. Les plus vieux rétorqueront que les plus jeunes n’avaient qu’à naître avant et Na ! ajouterait Cléopâtre.


Voilà que papa Piagru commence à faire les cent pas et, dans le contexte, pas besoin d’être né dans l’autre siècle, il est clair qu’il s’impatiente. La ponctualité, assure-t-on, est la politesse des rois, mais visiblement ni Piagru ni moi ne sommes rois... Le fils commence donc à se lever puisqu’il connaît mieux le caractère paternel ce qui me donne le coup d’envoi pour en faire autant. Reconnaissons, à la décharge de papa Piagru, que l’heure est extrêmement importante à Noirmoutier, en raison des marées.


On finit donc par partir, Piagru de son côté, moi en compagnie de papa et maman Piagru du nôtre. Conscient de ses devoirs d’hôte et de professeur, non seulement papa Piagru explique le long du parcours, ajoutant force détails, mais va jusqu’à épeler les mots qu’il croit ou considère à consonance ardue pour le visiteur. Décidément, papa Piagru a quitté l’enseignement, mais l’enseignement ne l’a pas quitté. La route file sur 65 km avant que tout ce beau monde arrive au chemin du Gois.
Je ne suis pas touriste pour deux sous, mais il m’incombe de rapporter des souvenirs à tout mon monde que j’ai laissé de l’autre côté de l’Atlantique. Malheureusement, au mois d’octobre, les boutiques de souvenir sont, généralement, soit fermées, soit pas ouvertes... Maman Piagru réussit néanmoins à en trouver une où on est à faire l’inventaire, mais vu mon accent, on accepte malgré tout d’ouvrir pour moi. J’en profite donc pour faire des réserves sur ce plan parce que je doute de pouvoir faire des acquisitions plus tard.
Je sens en effet à nouveau le rhume revenir à la charge, avec un mal de tête carabiné comme on dirait  chez moi pour parler d’un mal approchant la migraine. Et dans cet état, c’est fort regrettable, mais on peut aller se faire voir si on espère m’emmener faire les boutiques. Depuis la douche, la respiration était plus aisée, mais maintenant elle redevient ardue, contrairement à ce que j’aurais cru. J’avais en effet pensé que l’air marin réussirait à améliorer l’état de mes sinus, mais visiblement, je me suis leurré. Tant pis. Si je peux terminer la journée sans que les choses n’aillent en empirant, je m’en serai quand même tiré à bon compte.


Plusieurs imprudents ont été piégés par les marées au fil du temps, de sorte qu’on s’est vus contraints d’installer des promontoires pour tenir lieu de zones de sauvetage pour les imprudents, des balises de sauvetage, en fait, selon leur dénomination officielle. Comme preuve de la réelle importance de ces balises, c’est vers la fin du XVIIIe siècle que les premières furent érigées, explique le docte professeur d’histoire à la retraite. Quant au passage à gué, le Gois comme on l’appelle, c’est sous Louis XIV qu’il devint réellement populaire. Bien sûr il était utilisé avant, tant par les hommes que par les animaux, mais la traversée se démocratisa, si l’on peut dire, aux environs du XVIIe siècle. Malgré tout, encore régulièrement, on dénombre des noyés.  Les moules et les myes de l’endroit sont réputées et si on ne se préoccupe pas de l’heure... C’est connu, la gourmandise poussée à l’excès est un bien vilain défaut.


Et, comme tous les défauts, elle peut mener au châtiment divin. Je n’ai, pour ma part, rien à craindre de ce châtiment parce qu’il serait bien mal pris s’il avait le malheur, pour me punir, de se priver de mes services. Parce que si lui peut menacer de châtiment, moi je peux le menacer de faire la grève, voire même de démissionner. Ceci dit, ça me rappelle au passage que, dans l’attente de la marée basse, je me suis permis, malgré mon défaut de santé, une excellente assiette de moules. Non, je n’ai pas tout mangé, je ne me sentais pas suffisamment bien pour ça, mais celles qui réussissaient à traverser le gosier ont fait un bien extrême. J’ajouterai, au passage, que fidèle à l’accueil vendéen, Papa Piagru s’est montré menaçant quand j’ai esquissé la volonté d’acquitter ma facture.


J’ai profité d’un repos après les moules, en attendant l’embarquement,  au port de l’Herbaudière, pour prendre un cliché de mes hôtes. Je ne prétendrai surtout pas leur avoir fait une si bonne impression qu’ils puissent se souvenir longtemps de moi. Certes je l’espère. Mais ce n’est néanmoins pas suffisant pour en avoir la certitude. Pour ma part, oui, leur gentillesse, leur dévouement, la générosité avec laquelle Maman Piagru a pris soin du malade, me faudrait être vraiment égoïste pour les oublier. Avec des gens comme eux, on ne se surprend pas que le coeur ait si bonne place sur le drapeau vendéen. Peut-être qu’on devrait conclure qu’ils ont du coeur pour deux parce que le drapeau vendéen a deux coeurs entrelacés. Quoi qu’il en soit, la générosité ne leur fait certainement pas défaut !


Voici enfin l’heure de prendre le Gois et de traverser sur l’île de Noirmoutier, une chouette petite (tout est évidemment relatif) île qui donne envie d’y prendre du bon temps, de regarder passer les nuages, de voir s’écouler une retraite dorée. Les gens y ont l’art de vivre et n’hésitent pas à s’appuyer sur la pelle ou mettre de côté la poignée de sel qu’ils sont à épurer pour faire un brin de causette avec vous. D’ailleurs, parlant de sel, Mélu en étant friande, je lui en rapporterai un bocal avant de revenir au port d’attache, empruntant le pont cette fois-ci.


À noter au passage, une très belle construction pour laquelle je n'ai, personnellement, rien à reprocher sur le plan architectural. Je suis d'ailleurs tombé en amour avec la relation que l'architecte a su mettre en évidence par rapport à l'environnement insulaire de l'endroit, il s'agit du centre récréatif de Noirmoutier. Les marins et ceux qui vivent en milieu maritime reconnaîtront incontestablement la forme de coque de bateau. Personnellement, il n'y a pas beaucoup d'autre mot que « j'ai été emballé » sauf peut-être « j'ai adoré ».

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D’après ce que j’ai écrit à Mélu ce soir-là, je croyais que c’était le fils ou le gendre de papa et maman Piagru qui est venu entrer les codes locaux sur ma tablette, m’inscrire également un « prêt à porter » ou plutôt à installer les codes pour le reste de mon voyage de sorte que je n’aie plus de problèmes avec ma tablette pour communiquer avec ma tendre. Avec le recul, il me semble que c’est le gendre, marié, donc, avec la sœur de Piagru, que j’ai eu plaisir à rencontrer elle aussi, ce qui n’était pas sans m’être très agréable. Elle est venue chez ses parents en tenue de travail, donc en gendarme. Très jolie, du genre de gendarme qu’il m’aurait été très agréable de voir m’arrêter, voire me faire la morale le long de la route. Malheureusement, faut croire que j’ai été trop sage, elle ne m’a pas arrêté.
Une passionnante journée, en définitive!